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Travail social et ses pratiques (Lucas), cours n°4 : 

le 26/02/03

Avec la crise à laquelle l'ensemble des experts et des autorités politiques vont se tromper sur la durée et l'importance de la crise (Mauroy, Giscard d'Estaing), on se trompe aussi sur les solutions. La crise amène une massification du chômage, elle va accroître le nombre de marginaux et de pauvres qui n'aide donc pas pas le travail des travailleurs sociaux.

Conclusion :

  1. Le travailleur social est entre 2 : entre l'école et la  société, entre l'hôpital et la société entre la prison et la société

  1. Le travail social n'a pas de lieu qui lui est propre, le travailleur social se veut médiateur entre les gens d'en bas et les gens d'en haut. Il occupe une position inconfortable car si il est trop proche des gens d'en bas, il perd sa crédibilité et rentre dans un processus de méfiance et suspicion porté par sa hiérarchie et les interlocuteurs politiques.
    Si il est vers les gens d'en haut alors il perd sa crédibilité avec les gens avec qui il travaille.
    Il oscille entre 2 pôles, cette situation cause un certain nombre de difficultés et pose au travailleur social des difficultés d'ordre épistémologique, méthodologique et technique.

Les métamorphose du travailleur social

0 - Thèse

Si le travailleur social sait traiter la question de la pauvreté, de la marginalité, il ne sait pas traiter celle de la marginalisation de masse et de l'exclusion de masse.

I - Introduction

2 idées :

La crise dans laquelle s'enfonce les sociétés occidentales va retentir sur les logiques du social et les méthodes d'actions qu'il convient d'imaginer, de mettre en oeuvre.

Ces nouvelles logiques et méthodes vont être enfantées dans la douleur et dans l'urgence et elles vont affectées l'identité des travailleurs sociaux.

 

II - Les nouvelles problématiques du social

  1. L'insertion des jeunes

La première évocation gouvernementale sur la question de l'insertion des jeunes est faite par  le gouvernement de R. Barr en 1978 et donne naissance à un premier dispositif : "les pactes pour l'emploi".

La montée du chômage est liée aux  évolutions de la technologie.

Les jeunes y compris les jeunes formés ne sont pas en capacité de remplir les nouvelles exigences qu'amènent la technologie, on concocte différents dispositifs avec un certain nombre de partenaires institutionnels pour tenter, par des actions complémentaires de formation ou la découverte de l'entreprise, d'accroître cette adéquation.

Parmi ces partenaires institutionnels : le monde du social, les clubs de prévention, ... vont prendre une série d'initiatives pour s'inscrire dans ce projet.

Autre étape : 

Le rapport de commandes à B. Schwartz sur l'insertion des jeunes par F. Mitterrand le lendemain de l'élection présidentielle. B. Schwartz met en place un dispositif universitaire pour la reprise des études. Ce dispositif vise à créer des liens importants entre l'entreprise et l'université.

La grande idée est qu'il faut rompre avec les démarches antérieures et mettre en marche des structures nouvelles qui traitent des problèmes :

  • animation

  • recherche d'emploi

  • orientation

  • formation

  • loisir

Adapter les publics jeunes avec les nouvelles contraintes du travail.

Il y a prise en charge par l'Éducation nationale du dispositif de formation.

  1. Les métiers de la ville

Politique de la ville :

  • Donner une forme visible à des actions publiques dont la spécialisation leur faisait perdre toute efficacité.

  • Trouver un dispositif qui convienne pour donner une forme territoriale à une série d'action : unité territoriale de quartier.

Cette politique de la ville s'inscrit sur la méfiance et la suspicion en opposition entre travailleurs sociaux et élus.

Pour les travailleurs sociaux, l'élu est quelqu'un qui va rechercher des effets d'annonce et d'affichage, l'élu est soucieux du coût.

Les travailleurs sociaux travaillent sur le long terme en respectant le rythme de la population

L'élu pense que le travailleur social est quelqu'un qui veut sa place, quelqu'un qui intervient sans lui rendre de compte, clandestinement, qui veut dresser la population contre la municipalité.

Bonnemaison, maire de Épinay-sur-Seine veut lutter contre ces problèmes, il donne de nouvelles modalités d'intervention et essaie de lever la double suspicion.

A un travailleur social qui s'adressait à des individus, groupes, il propose de s'occuper (de quartier) de l'échelon d'un territoire comme sa cible d'action pour aider la population.

Hier le travailleur social faisait des intercessions (s'occupait juste de la population) et aujourd'hui, il est le lien entre différents partenaires, il est médiateur.

Hier, les personnes en difficulté devait intégrer la société. Aujourd'hui, sur des secteurs donnés, si ils travaillent ensemble, ils sont tous gagnants.

Faire de l'élu du quartier le maître d'ouvrage pour son quartier. Cette politique de la ville va contribuer au renouvellement des actions en milieux urbains.

Ce développement social nous fait passer d'une prise en charge individuelle à une dimension collective et partenariat d'un territoire.

  • Il va mettre l'accent sur le projet collectif qui doit être mené au sein de partenariats locaux.

  • Il va rompre avec le modèle individualisé et réparateur du travailleur social.

  • Ce développement social va être présenté comme une rupture, une alternative au travailleur social traditionnel.

 

  1.  Revenu Minimum d'insertion (R.M.I.)

Avec le RMI, la notion d'insertion fait une entrée définitive au cours des interventions publiques avec des malentendus originels. Est-ce que l'insertion est un droit ou un devoir ?

Article 2 sur la loi d'insertion (RMI) :

Les personnes s'engagent à participer aux actions ou activités définies avec elles et nécessaires à leur insertion sociale et professionnelle. Le RMI permet le redéfinition de la manière dont il doit s'effectuer dans le champs du social.

Démarches privilégiées : insertion par l'économie

Les structures sociales les plus éloignées de ces préoccupations créent elles-même des débouchées économiques pour les publics qu'elles accueillent.

 

Objectifs :

  • Amener la formation d'un dispositif pour que les publics se rapprochent du monde du travail.

  • Offrir à des personnes considérées inaptes d'accéder au marché du travail classique par un travail ou des activités rémunératrices

  • On essaie de faire que les dispositifs de fonctionnement de ces structures ne soient pas uniquement déficitaire, il y a concurrence à d'autres entreprises et désorganisation du travail ordinaire (qui précarise les structures existantes)

On voit autour de toutes ces entrées 2 stratégies d'insertion :

  1. Dans la lignée du Rapport Schwartz : 

Prolongation de la formation professionnelle en mettant l'accent sur des qualifications sociales à acquérir aux détriments des connaissances : "chantier école".

  1. Création d'activités pour palier à la pénurie d'emploi. Ambition de réaliser des échanges économiques en dehors des logiques classiques et monétaires : "entreprise citoyenne, école solidaire".

Le terme du social est relié maintenant à 2 idées :

  • celle d'un principe connecteur de l'économie

  • le social est le support de la vie démocratique, qui permettrait de corriger l'économie en raison des menaces qui pèsent sur la vie en collectivité et l'organisation de la société.

III - Justice sociale, Politique sociale

  • 1er constat :

L'idée du social comme principal connecteur a été déployée à l'extrême ces 20 dernières années car il y a un souci de maintenir dans le sillage de la production et par des formules se substituant à un salaire tout ceux rejetés du monde du travail.

Les politiques sociales ont mis en place d'importante mesures afin de maintenir un lien social si ténu (si fragile) soit-il là où les rapports de production ne fonctionne plus.

Ces préoccupations vont amener de nombreuses questions de discussions autour de la fonction même et du rôle qu'on veut faire jouer au travailleur social, autour des modalités que le travailleur social devrait imaginer, autour du sens des activités qui sont proposées.

Mais malgré tout, c'est comme si néanmoins le lien entre 2 dimensions du social semble s'effilocher entre, la dimension qui prend appui sur l'économie et celle qui prend appui sur la démocratie.

Y a-t-il une vie après le RMI ? Faut-il défendre le RMI ?

Oui car c'est l'honneur d'un pays de ne pas laisser tomber les plus démunis. Cette situation vécue par les RMIstes n'est pas de leur responsabilité première.

Non, à peu près toutes les évaluations montrent qu'on sort rarement du RMI par l'emploi.

  • 2ème constat : Place du travailleur dans la société post-moderne :

Jusqu'à la fin des années 1970, le travail était pensé comme le principal voir le seul facteur d'intégration pour un individu avec l'emploi qu'il avait décroché comme un emploi à durée indéterminée.

Le chômage de masse semble montrer qu'il n'y aurait plus de place pour tous. Une partie de la population active pourrait être condamnée à une inactivité qui pourrait être permanente, sauf mobilité ou création d'entreprise.

  • 3ème constat : La marge et la norme :

Hier : les démunis étaient à la rue et les travailleurs sociaux cherchaient à les remettre en selle, cela représentait une minorité de personne, la majorité était la norme

Aujourd'hui :  une situation incertaine domine.

Conclusion : Il existe aujourd'hui 2 modèles de politiques sociales qui s'opposent :

  1. Modèle anglo-saxon :

Théorisé par Clinton (repris par Blair) : il faut privilégier le rapport à l'économie dans la société, c'est le marché de l'emploi qui est la clé d'intégration des individus.

Conséquences : 

  • Il convient donc d'exclure la possibilité pour un individu de vivre avec le seul revenu que propose le social.

  • Limiter la période pendant laquelle un individu peut bénéficier de mesures sociales.

  • Tout individu y compris les plus démunis doivent cotiser pour assurer leur couverture sociale, assurance maladie, retraite.

  1. Modèle plus social démocrate (français)

  2. La nation, l'état a le devoir d'attribuer à chaque citoyen un revenu le laissant libre de s'engager dans une économie de production, revenu compensant les inégalités entre les citoyens.

    Voir débat sur la CMU, RMI avec comme constat que le salariat ne peut plus désormais constitué le seul vecteur de la redistribution des richesses.

    Pour les anglo-saxons : l'aide sociale ne doit pas fonctionner comme moyen ou stratégie d'échapper à l'emploi. Ce qui doit faire pertinence d'une politique sociale, c'est qu'elle n'évite pas à l'individu d'aller chercher un emploi.

    Le modèle démocrate conduit à séparer 2 sociétés : celle qui produirait de la richesse et celle qui en vivrait sans la produire.

Voir le monde diplomatique de février et le TD de mesures et évolutions.