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Travail social et ses pratiques (Lucas), Cours n°3 : 

le 20/02/03

 

 

Les démarches maçonniques :

Elles s'inspirent également des travaux de Durkheim et l'objectif poursuivi est de substituer la solidarité à la charité (notion trop cléricale).

Double préoccupation :

  • Quel est l'objet de la solidarité?
  • Qui décrète que telle et telle catégorie ont besoin d'aide?

Pour les francs-maçons, il faut savoir choisir entre dieu et l'Etat. L'Etat étant l'institution des institutions.

C'est le consentement social qu'il convient de favoriser. Un homme politique incarne cette démarche, le ministre Léon Bourgeois. Pour diffuser sa doctrine, il va forger le mot "solidarisme" que le droit social doit assurer et que l'état doit protéger.

La République ne sera crédible qu'autant que le progrès viendra apporter la preuve qu'il n'est pas une simple formule.

Les réponses institutionnelles :

- s'inscrivent dans le cadre français au cœur des affrontements entre l'Eglise et l'Etat autour de la direction de la société.
- s'inscrivent dans des démarches internationales autour d'une technicité du travail social.

A partir du 20ème siècle, l'Etat va s'impliquer fortement dans la prises en compte des questions sociales. Cet intérêt trouve son application dans les affrontements entre Etat et Eglise et dans les conséquences de la 1ère Guerre Mondiale.

En développant le droit à l'aide sociale, il y a une politique de protection sociale.

De nombreux lois et disposition vont être prises, voir TD2

 

Du côté de l'Eglise :

Suite aux lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat, nombreux sont ceux qui pensaient que cela allait entraîner la mort de l'Eglise dans le champs social. Mais au contraire, il y a un essor nouveau :

  • par le développement du bénévolat
  • par l'implication des laïcs à côté du clergé
  • par des responsabilités nouvelles dans l'Eglise

Ces démarches influent sur la structuration du champs social.

Le catholicisme social, ce qui va recouvrir les actions de l'Eglise dans le champs du social. Le catholicisme social peut être définie par de nombreuses controverses, toutes les démarches, actions, initiatives qui vont s'efforcer de donner une solution chrétienne au problèmes sociaux.

Cette dynamique ne se limite pas à la France, elle va prendre différentes formules :

On voit donc la création des instituts populaires catholiques, l'union catholique d'études sociales, des semaines sociales avec conférences, animations, journées de réflexion qui donnent des points de vues sur les méthodes, les solutions qu'elle préconise.

Objectif des formules :

  • Réaliser une organisation de la société basée sur la dignité de l'individu.
  • Favoriser l'action chrétienne dans une démarche collective.

Des sessions de formation, la diffusion de documents, la publication d'études qui expose la doctrine de l'église sont préalables à l'action sociale.

Cette dynamique permet de créer de nombreuses caisses de secours (de crédit), de nombreuses coopératives. Cette dynamique permet aussi la revendication de nombreuses mesures sociales.

 

Les associations de femmes :

Les femmes vont beaucoup s'investir dans le champs social dès la fin du 19ème siècle. Les guerres, épidémies, crises vont offrir aux femmes une capacité d'intervention importante.

La place, le rôle des femmes dans le développement des actions sociales vont alimenter de nombreuses caricatures sexistes, les 2 principales étant :

  • De nombreux auteurs disent que pour les femmes, c'était la seule voie possible entre le couvent et le mariage.
  • Pour les femmes c'était la possibilité d'expier  leur nombreux péchés.

Un qualificatif péjoratif sur l'action des femmes est apparu : "c'est les bonnes oeuvres des dames patronnesses".

Pour fuir son mari, elle va entreprendre un certain nombre d'action dans le champ social.

Pour beaucoup de ces femmes, ce sont leur foi qui les fera agir.Les femmes font des actions catholiques féminines ou des actions sociales qui est synonyme de devoir.

L'objectif poursuivi est la réconciliation des classes sociales, dépasser la charité individuelle par une action collective.

Dès la fin du 19ème siècle : la nécessité de disposer de personnes formées est partagée par de nombreuses organisations qui oeuvrent dans le social.

Cette nécessité s'inscrit également dans un cadre international. Elle va être portée par de multiples organisations.

  • 1899 : 1ère école du service social créée à Amsterdam
  • 1904 : Ecole à New-York
  • 1907 : Ecole en France et qui prend le nom : Ecole pratique du service social
  • 1911 : Ecole normale sociale créée
  • 1922 : 1er diplôme de personne œuvrant dans le social : infirmière visiteuse
  • 1932 : Diplôme d'assistant de service social.

Points communs à toutes ces écoles :

  • Souci de former des élèves tournés vers l'action
  • Souci de dispenser une formation d'excellence
  • Souci d'articuler dans la formation des valeurs et contenus
  • Souci d'accueillir des élèves de différents milieux sociaux

Toutes ces écoles vont contribuer à définir l'action sociale. A faire reconnaître que grâce à la formation, on peut disposer de techniques, de méthodes donc de compétences. A contribuer de démontrer que l'action sociale dépasse l'aide individualisée et qu'elle s'inscrit dans une démarche plus collective.

Conclusion :

La question sociale est pour l'Etat, L'Eglise, la Franc-maçonnerie porteuse

  1.  d'enjeux majeurs :
  • Pour l'Etat ; capacité à offrir le progrès social aux démunis
  • Pour l'Eglise : Une fois la loi de séparation établie, ,e pas se laisser limiter aux cultes mais aussi continuer à être présent dans le champs social.
  • Pour la Franc-maçonnerie : capacité à affirmer ses convictions et agir pour la transformation de la société.
  1. Ecoles naissantes qu'elles s'inspirent de l'action syndicale, des idéaux maçonniques ou de la doctrine sociale de l'Eglise contribuent à définir ce qu'est le social à inventer des techniques et stratégies d'intervention, à chercher à distinguer les approches ou au contraire à chercher à les associer à des approches d'autres institutions : médicales, judiciaires, patronales.

 

Mise en perspective socio-historique de l'action sociale :

 

    0.   Thèses (à retrouver soi-même selon le Monsieur R. Lucas)

  1. Introduction

L'action sociale est constitué à partir de 3 systèmes qui s'organise progressivement dans l'histoire des sociétés.
Ces systèmes vont permettre l'élaboration de pratiques qui vont connaître d'importante évolution en raison des mutation que vont vivre les sociétés, 2 grandes périodes :

  • Avant 1970
  • Période contemporaine
  1. L'action sociale, le travail social

Par action sociale, on entend :

  • protection des individus démunis, ceux qui souffrent d'handicaps, ceux qui ne sont pas en capacité de se défendre comme les enfants par exemple.
  • la protection de la société contre tous les individus qui la menacent et qui sont susceptibles de porter atteinte à ses valeurs.

L'action sociale vise à garantir la cohésion de l'édifice social qui forme un tout en se préoccupant des parties de ce tout qui sont en dangers ou dangereuses. Il y a socialisation, intégration de ces parties, moralisation : on vise à les civiliser.

Ces missions sont confiées aux notables, aux religieux, aux agents de l'Etat. Elles se développent en 3 grandes perspectives :

  1. celles qui cherchent à agir sur l'unification du groupe, de la société et de ses membres.
  2. éducation
  3. intervention , essentiellement à partir du 18ème siècle, la société n'est pas un ordre sacré quand elle n'est plus une constante naturelle car ensuite elle offre et permet la capacité d'agir sur les conduites sociales.

Ces actions sont possibles aussi grâce à la volonté d'agir sur les difficultés, les dangers, l'incohérence dont les individus sont victimes ou producteurs.

L'action sociale vise la population à problème et il convient de rapprocher ces populations des règles admises par la société. (l'âge d'or de l'action sociale est en 1970)

Ce schéma s'inscrit dans une phase qui postule que le progrès nous amène la croissance, l'expansion, la richesse. Donc en conséquence, il faut remettre dans le peloton tout ce qui aurait perdu pieds.

La 1ère partie du travail sociale est de faire le tri entre ceux qui simulent et ce qui ont besoin de soutien. Ce travail de discernement va être confié à des éducateurs, des travailleuses familiales, des assistantes sociales avec l'apparition de techniques d'investigation, d'intervention et l'apparition de personnels spécialisés.

Les techniques d'investigation : Signalement, Enquête, Sectorisation.

Tout ceci doit se faire dans la confidentialité.

 

  1. De l'assistance à la réparation

Dans sa version moderne et contemporaine le travail social renvoie à des pratiques anciennes autour de la notion d'assistance et de redistribution.

De l'aumône à l'institutionnalisation de l'aide et à la création des institutions avec la prolifération des établissements qui font de la charité un problème social.
Mise en cohérence du dispositif qui va faire de la charité une question politique qui gère les établissements.

La IIIème République instaure un droit au secours, la nation a obligation d'intervention à l'égard de ceux qui sont restés à ses marges.

A la Libération, les plans successifs mis en place : outils de gestions et prévisions qui visent à la transformation et modernisation sociale française vont dans leur dispositifs successifs organiser, développer ce droit au secours :

  • création de la Sécurité sociale (1946)
  • création de l'assistance sociale (1953)
  • direction administrative sanitaire et sociale (1964)
  • service de l'enfance (1969)
  • direction des professions sociales et du travail social (1972)

Tous les dispositifs se répartissent selon 3 modèles :

  1. Ciblage :

Identification et segmentation des populations "à risques" justifiées par :

  • une meilleure connaissance des problèmes posés par ces publics
  • solution adaptée à ces problèmes
  • obligation de faire appel à des personnels spécialisés pour la prise en charge des problèmes et des solutions.
  1. Discrimination positive :

Faire plus pour ceux qui en ont le moins. Il convient de mobiliser, pour les populations cibles qui connaissent un déficit par rapport à la situation standard, des ressources supplémentaires.

Les interventions dans le champ du social sont des interventions ciblées.

  1. Relation d'aide (ou relation de service)

Elle repose sur l'interaction entre un professionnel compétent ou censé l'être et une personne ou groupe de personnes en difficulté appelé longtemps "client" et maintenant appelé "usager".

Le professionnel cherche à remédier au disfonctionnement; manque, difficulté en faisant appel à des démarches de psychosociologie. Démarches avec plusieurs formes :

  • soutien psychologiques : cellules de crise
  • accompagnement moral
  • accompagnement social

Il faut être disponible, à l'écoute. Cela peut se faire en bureau, institution ou en milieu ouvert (éducateurs de rues)

Le professionnel devra mobilisé sa compétence, sa volonté pour aider son interlocuteur à s'en sortir donner un horizon variable.

Dans la décennie de 1960, on voit se multiplier les établissements sociaux, se développer les dispositifs et les travailleurs sociaux connaître un saut quantitatif et qualitatif important. La promotion du travailleur social s'inscrit dans le développement d'un état qui se veut social et animateur. Ce travail social se développe à différents niveaux :

Autour de ce qui touche à la stabilisation de la relation salariale à travers le droit social renforcé, à travers la protection sociale qu'on va étendre, à travers la négociation entre partenaires sociaux que l'on va encourager.

Il y a une grande responsabilité de l'Etat par rapport à la population à l'écart.

Les travailleurs sociaux s'installent dans la légitimité qui les convainc du bien fondé qui est leur mission car ils se sentent investis de la réparation des injustices. Le porte parole s'identifie à la détresse des population démunies.

L'importance de l'utilité sociale ne fait l'objet d'aucun doute. Le social est également le lieu d'un investissement militant qui va relayer les déceptions causées par les politiques. Ils trouveront le moyen de s'affirmer comme un corps professionnel et de conquérir une certaine émancipation par rapport aux autorités de tutelles.

Le modèle dans lequel s'inscrit nombreuses de ces pratiques qu'elles soient mises en oeuvres par les militants déçus du politique, ... est celui des 30 Glorieuses avec un développement économique fort mais ensuite l'économie mondiale a fait des crises.

  1. Crises de la société, crise du travail social

Les sociétés occidentales vont s'enfoncer dans la crise qui touche :

  • les plus démunis
  • le monde du travail : précarisation des travailleurs
  • l'institution : crise du sens et des valeurs des institutions
  • les jeunes : situation avec un phénomène de détresse important

Tout cela débouche sur un dispositif nouveau, mesures nouvelles impulsées par un état, individualisé, des associations, des groupes des églises.

  • Baisse du travail
  • Baisse de l'âge de la retraite : mise en place pour ceux qui ont eu des conditions de travail difficiles
  • Augmentation des études
  • Dispositif jeune : on met en place des mesures pour l'accompagnement des jeunes

Les Restos du Cœur sont très illustratifs du changement social ainsi que les actions de l'abbé Pierre.

Les travailleurs sociaux si "aguerris" à remettre les gens dans le droit chemin de la croissance, on pensait que cette crise allait être pour eux du "pain béni". En fait, cette crise provoque un effondrement du monde d'intervention sociale et des pratiques existantes dans le social. Cette nouvelle donne voit apparaître la naissance des termes : "nouveaux pauvres".