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Travail social et ses pratiques (Lucas), Cours n°2 : le 19/02/03
Schématiquement 4 grands types de métaphores existent quand on traite du social :
La réalité en sciences sociales est un système de
connaissances qui se construit au terme d'un processus lié à nos
systèmes de représentations. Groupe social, éducation, société apprentissage, socialisation, habitus, normes forment les façons de voir le monde, ce qui ne peut pas être la vérité (ex : Galilée) La connaissance a toujours valeur de vérité. Cette réalité est fonction de notre imaginaire social, elle va évoluer en fonction de la manière dont le phénomène est représenté à un moment historiquement situé. C'est la réalité qui fonde l'ordre social. La manière de se représenter une question va donc influer sur nos actions. Le réel est ce qui préexiste à l'idée de ce que nous nous faisons de la "chose", à la conscience que nous avons de la "chose". L'évolution des connaissances fait que la réalité retrouve le réel ce qui inclue par là des bouleversements sociaux. Ces systèmes de représentation
appartiennent à
l'idéologie, c'est un système de représentation qui assure
inconsciemment la fonction d'une organisation sociale, ce qui agit sur nos
conduites et nos valeurs. L'idéologie pour qu'elle puisse fonctionner, il faut qu'elle soit admise par le plus grand nombre mais il faut qu'elle trouve la puissance de transformer des intérêts particuliers comme éléments des intérêts du plus grand nombre. L'idéologie permet d'appréhender, légitimer, de récuser la réalité sociale. Derrière toute question idéologique s'inscrit la question du pouvoir qu'il appartiendra aux institutions sociales de mettre en oeuvre en légitimant les dispositifs qui seront retenus, voir TD 1. A un moment aux questions de pauvreté, on voit apparaître des catégorisation sociales : le bon du mauvais pauvre (oisif). Ces catégorisations vont se construire autour d'un certain nombre de critères les politiques sociales qui vont être engendrées auront donc pour fonction de légitimer les choix politiques qui seront faits. ex : loi Sarkozy sur la sécurité.
Socialisation : C'est donc un ensemble cohérent à la base de toute société. Cette cohérence indique l'unité de cette société, cette société est définie par les relations structurées qui unissent ou opposent les individus qui la composent. Elle est caractérisée par sa culture, un ensemble de normes et valeurs, des symboles en lesquels se reconnaissent les individus qui la composent, il y a unité et cohérence donc reproduction sociale. Processus qui permettent à une société de transmettre des modèles culturelles d'une génération à l'autre appelé socialisation. On appelle processus de socialisation : le processus par lequel une personne humaine apprend et intériorise tout au long de sa vie les éléments culturels de son milieu, les intègrent à la structure de sa personnalité sous l'influence d'expériences et d'apports sociaux significatifs. Et par là, cette personne s'adapte à l'environnement social où elle doit vivre. Fonction
d'intégration : production
d'individus conforme à ce qui est attendu
d'eux, cela évite la sanction voir l'exclusion. La socialisation est un processus dynamique, interactif, évolutif. Elle permet de produire le lien social par la famille, l'école, le travail, la religion et le sport.
Conclusion : Les politiques sociales s'élaborent sur fond de conduites culturelles, préjugés, habitudes, représentations. Toute politique sociale n'est pas nécessairement synonyme de progrès social mais toute politique sociale nous éclaire sur les choix et les valeurs d'une société à un moment de son histoire. Les politique sociales actuelles sont soumises à des difficultés de plusieurs ordres :
Le travail social modèles d'analyse et professionnalisation
- Le social c'est l'ensemble des pratiques qui se situent à l'intersection de l'économie, du politique et du religieux (voir TD1) - Le social est produit par son histoire pour comprendre sa construction et pour l'analyser, on va se rapporter à plusieurs périodes, celles allant du 19ème siècle à la situation contemporaine et à 2 contextes : local et national.
Au niveau national : Au
niveau national : Face à toutes ces transformations, la société, l'Etat, les acteurs, l'Eglise, les groupements particuliers vont agir pour accompagner ces transformations ou pour organiser les populations affectées par ces transformations. Ces acteurs vont combiner 2 démarches :
Chacun de ces acteurs auront des objectifs et des motivations propres : Pour l'Etat : Il s'agit de réaffirmer son rôle et sa proéminence, il s'agit de garantir la pérennité de son système de valeurs pour sa survie. L'idée même de République n'est pas définitivement acquise. L'Etat va développer l'éducation et le contrôle de l'école, et faire une série de disposition qui assureront la prise en charge des plus démunis. Pour l'Eglise : Augmentation de l'influence, développer les préceptes religieux, il s'agit de lutter contre les attaques dont elle est l'objet par l'ensemble des congrégations et structures sociales qu'elle a crée à des fins "d'éducation". Pour le mouvement maçonnique :
il cherche à développer son influence et combattre celle de l'Eglise. Il
veut donner un mouvement mutualiste. Il y a un enjeu de légitimité donc de pouvoir. C'est également s'attaquer au défi de la vie en collectivité, on voit donc émerger de nouvelles notions, celle de la solidarité qui va se reprendre avec la IIIème République, celle du droit social qui vise à limiter les risques par des démarches de prévention et de protections. Les démarchent mutuelles s'accentuent et les démarches assurantielles augmentent. Une notion de catholicisme social apparaissant, elle va alimenter de la IIème République à la Libération de nombreux débats portant sur 2 questions essentielles : - Qui est l'acteur le mieux placé pour prendre en
charge le traitement de ces questions sociales ? Les controverses et débats provoqueront de nombreux conflits de méthodes et autour des richesse produites par la société.
La démarche de l'Etat, cadre conceptuel pour la compréhension des questions sociales et des démarches interventielles. Durkheim
: "De la division du travail social, 1895"
3 grandes idées :
La division du travail est source de solidarité : le besoin de "X" et de "Y", dans d'autres champs professionnels, amène le risque de voir les intérêts catégoriels l'emporté sur l'intérêt général. L'affaiblissement de la conscience collective, le suicide augmente en même temps que l'instabilité de la société et que les individus sont touchés par la précarité. Durkheim fait des
"recherches" sur l'anémie pour en faire un concept
clé de ses travaux : l'anomie. Conscience collective : ensemble d'idées communes à tous les membres de la société, ces idées sont le brassage de pratiques, de valeurs et de conduites mises en oeuvre par les membres de la société depuis de nombreuses générations. Pour Durkheim ce qui va permettre aux individus de vivre en groupe, c'est leur conscience collective. Elle fait que la société n'est pas qu'une somme d'individus. Dans une société, il y a hier plus que des individus et des groupes, il y a les valeurs en lesquelles les individus se reconnaissent. Les juristes et les hommes politiques vont opérationnaliser les thèses de Durkheim en créant la notion "institution", lieu où on va élaborer le consentement social et être le lieu où il se diffuse notamment par le service public Ce qui organise une société sur le plan des valeurs, symboliques et structurations sont les constructions sociales. Il y a un certain nombre d'obligations qui sont créées au nom du principe du citoyen, ces obligations doivent être assurées par l'Etat.
La démarche de l'Eglise : Elle est présente dans une multitude de structures portées par des congrégations, hospices, écoles, orphelinat, ... . La construction de ces démarches va être contemporaines des travaux de Durkheim. Ces
démarches vont être pour l'essentiel développées dans l'encyclique du
pape Léon XIII :
"N'oublies pas homme riche que le travailleur est ton frère et que tu lui dois un partage équitable des biens et des richesses qu'il tarde à amasser." |