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Travail social et ses pratiques (Lucas), Cours n°2 : 

le 19/02/03

 

  1. Synthèse

Schématiquement 4 grands types de métaphores existent quand on traite du social :

  1. Celles que l'on emprunte à la machine, elles postulent du social comme unité en insistant sur les éléments qui composent ce social, sur les pièces qui composent le social, sur leurs fonctions, sur les notions d'autorégulation.
    On dégraisse : on licencie (emprunter aux machinistes)

  2. Les termes qui viennent de la biologie, ce qui montre le caractère vivant du social et suppose l'interdépendance des cellules du social.
    Toutes ces métaphores insistent sur l'adaptation au contexte environnemental

  3. Champs magnétique postule des logiques, des leaders, insiste sur l'orientation possible de ce champs pour résoudre, éviter l'explosion sociale, le conflit.

  4. Jeu : les métaphores empruntées au jeu montrent la stratégie mise en oeuvre, pertinences des choix et des échanges qu'il peut y avoir.

Métaphores Fonction principale Rôle attendu de l'institution sociale Principes et finalités visés.
machine régulation réparation, lien de convivialité bon fonctionnement
corps maîtrise thérapeutique adaptation
champs orientation médiation transformation
jeu règle pédagogie implication
  1. Réalité, idéologie de l'intervention sociale

La réalité en sciences sociales est un système de connaissances qui se construit au terme d'un processus lié à nos systèmes de représentations.
La perception d'un phénomène, d'une situation et les connaissances ou l'analyse que l'on peut en tirer vont être fonctions des représentations que se font les individus ou groupes concernés.

Groupe social, éducation, société apprentissage, socialisation, habitus, normes forment les façons de voir le monde, ce qui ne peut pas être la vérité (ex : Galilée) 

La connaissance a toujours valeur de vérité. Cette réalité est fonction de notre imaginaire social, elle va évoluer en fonction de la manière dont le phénomène est représenté à un moment historiquement situé. C'est la réalité qui fonde l'ordre social. La manière de se représenter une question va donc influer sur nos actions.

Le réel est ce qui préexiste à l'idée de ce que nous nous faisons de la "chose", à la conscience que nous avons de la "chose".

L'évolution des connaissances fait que la réalité retrouve le réel ce qui inclue par là des bouleversements sociaux.

Ces systèmes de représentation appartiennent à l'idéologie, c'est un système de représentation qui assure inconsciemment la fonction d'une organisation sociale, ce qui agit sur nos conduites et nos valeurs.
ex : Bush et ses soldats en Irak, il a "une idée de défendre l'humanité". De même pour l'idéologie esclavagiste : "le travail est une malédiction, il faut donc trouver des êtres qui doivent prendre en charge cette malédiction".

L'idéologie pour qu'elle puisse fonctionner, il faut qu'elle soit admise par le plus grand nombre mais il faut qu'elle trouve la puissance de transformer des intérêts particuliers comme éléments des intérêts du plus grand nombre. L'idéologie permet d'appréhender, légitimer, de récuser la réalité sociale.

Derrière toute question idéologique s'inscrit la question du pouvoir qu'il appartiendra aux institutions sociales de mettre en oeuvre en légitimant les dispositifs qui seront retenus, voir TD 1.

A un moment aux questions de pauvreté, on voit apparaître des catégorisation sociales : le bon du mauvais pauvre (oisif).

Ces catégorisations vont se construire autour d'un certain nombre de critères les politiques sociales qui vont être engendrées auront donc pour fonction de légitimer les choix politiques qui seront faits. ex : loi Sarkozy sur la sécurité.

 

Socialisation :

C'est donc un ensemble cohérent à la base de toute société. Cette cohérence indique l'unité de cette société, cette société est définie par les relations structurées qui unissent ou opposent les individus qui la composent.

Elle est caractérisée par sa culture, un ensemble de normes et valeurs, des symboles en lesquels se reconnaissent les individus qui la composent, il y a unité et cohérence donc reproduction sociale. Processus qui permettent à une société de transmettre des modèles culturelles d'une génération à l'autre appelé socialisation.

On appelle processus de socialisation : le processus par lequel une personne humaine apprend et intériorise tout au long de sa vie les éléments culturels de son milieu, les intègrent à la structure de sa personnalité sous l'influence d'expériences et d'apports sociaux significatifs. Et par là, cette personne s'adapte à l'environnement social où elle doit vivre.

Fonction d'intégration : production d'individus conforme à ce qui est attendu d'eux, cela évite la sanction voir l'exclusion.
Processus inachevé
: cumulé l'expérience qui continue à construire notre personnalité.

La socialisation est un processus dynamique, interactif, évolutif. Elle permet de produire le lien social par la famille, l'école, le travail, la religion et le sport.

3 grande fonctions de l'institution sociale :

  1. Capacité de maintenir les populations dans les limites compatibles avec l'ordre social : société viable, plus policée, plus apaisée.

  1. Manière de réparer auprès de la collectivité, des populations , des groupes, des forces malmenées par le système économique, social et politique en vigueur. ex : plan de restructuration de l'entreprise, dispositif mis en oeuvre pour lutter contre les inégalités scolaires, mesures prises envers les plus isolés.

  1. Manière de normaliser ou de renormaliser les déviants dans une société donnée, non-plus seulement par la répression mais à travers des dispositifs de prévention, d'animation, d'éducation.

Conclusion :

Les politiques sociales s'élaborent sur fond de conduites culturelles, préjugés, habitudes, représentations.

Toute politique sociale n'est pas nécessairement synonyme de progrès social mais toute politique sociale nous éclaire sur les choix et les valeurs d'une société à un moment de son histoire.

Les politique sociales actuelles sont soumises à des difficultés de plusieurs ordres :

  • celles opposant salariés aux demandeurs d'emplois :
    les salariés défendent leurs acquis sociaux alors que le coût du travail est considéré comme trop élevé, cela empêche la création d'emploi.

  • celles opposant les différentes catégories professionnelles aux usagers des services dispensés par la société.

  • celles opposant la solidarité nationale et locale.

 

Le travail social modèles d'analyse et professionnalisation

  1. Introduction

- Le social c'est l'ensemble des pratiques qui se situent à l'intersection de l'économie, du politique et du religieux (voir TD1)

- Le social est produit par son histoire pour comprendre sa construction et pour l'analyser, on va se rapporter à plusieurs périodes, celles allant du 19ème siècle à la situation contemporaine et à  2 contextes : local et national.

  1. Le 19ème siècle et la question sociale

  1. La révolution industrielle

Au niveau national :
- Bouleversement par le développement des techniques de tout le système de production, émergence de la classe ouvrière : exode rural et urbanisation.

Au niveau national :
- Abolition de l'esclavage, travail servile à salarié, les rapports sociaux vont être bouleversés.
- Développement de l'économie de plantation

Face à toutes ces transformations, la société, l'Etat, les acteurs, l'Eglise, les groupements particuliers vont agir pour accompagner ces transformations ou pour organiser les populations affectées par ces transformations.

Ces acteurs vont combiner 2 démarches :

- Démarches de charité
- Démarches de solidarité

Chacun de ces acteurs auront des objectifs et des motivations propres :

Pour l'Etat : Il s'agit de réaffirmer son rôle et sa proéminence, il s'agit de garantir la pérennité de son système de valeurs pour sa survie.

L'idée même de République n'est pas définitivement acquise. L'Etat va développer l'éducation et le contrôle de l'école, et faire une série de disposition qui assureront la prise en charge des plus démunis.

Pour l'Eglise : Augmentation de l'influence, développer les préceptes religieux, il s'agit de lutter contre les attaques dont elle est l'objet par l'ensemble des congrégations et structures sociales qu'elle a crée à des fins "d'éducation".

Pour le mouvement maçonnique : il cherche à développer son influence et combattre celle de l'Eglise. Il veut donner un mouvement mutualiste.
(mouvement mutualiste à chercher)

Il y a un enjeu de légitimité donc de pouvoir.

C'est également s'attaquer au défi de la vie en collectivité, on voit donc émerger de nouvelles notions, celle de la solidarité qui va se reprendre avec la IIIème République, celle du droit social qui vise à limiter les risques par des démarches de prévention et de protections. Les démarchent mutuelles s'accentuent et les démarches assurantielles augmentent.

Une notion de catholicisme social apparaissant, elle va alimenter de la IIème République à la Libération de nombreux débats portant sur 2 questions essentielles :

- Qui est l'acteur le mieux placé pour prendre en charge le traitement de ces questions sociales ?
- Qui est l'acteur le mieux outillé ?

Les controverses et débats provoqueront de nombreux conflits de méthodes et autour des richesse produites par la société.

  1. Les démarches mises en oeuvres

La démarche de l'Etat, cadre conceptuel pour la compréhension des questions sociales et des démarches interventielles.

Durkheim : "De la division du travail social, 1895"
                 "Le suicide, 1897"
                 "Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912"

3 grandes idées :

  • La division du travail est source de solidarité mais la conscience collective tend à baisser

  • Affaiblissement de la conscience favorise le développent de comportements anormaux

  • En l'absence de conscience collective forte, les individus ont fréquemment des pratiques déviantes.

La division du travail est source de solidarité : le besoin de "X" et de "Y", dans d'autres champs professionnels, amène le risque de voir les intérêts catégoriels l'emporté sur l'intérêt général.

L'affaiblissement de la conscience collective, le suicide augmente en même temps que l'instabilité de la société et que les individus sont touchés par la précarité.

Durkheim fait des "recherches" sur l'anémie pour en faire un concept clé de ses travaux : l'anomie.
Anomie : Etat dans lequel se trouve des individus quand ils ne sont plus guidés par les normes et valeurs. Cette notion peut s'appliquer à des groupes dans la société.

Conscience collective : ensemble d'idées communes à tous les membres de la société, ces idées sont le brassage de pratiques, de valeurs et de conduites mises en oeuvre par les membres de la société depuis de nombreuses générations.

Pour Durkheim ce qui va permettre aux individus de vivre en groupe, c'est leur conscience collective. Elle fait que la société n'est pas qu'une somme d'individus. Dans une société, il y a hier plus que des individus et des groupes, il y a les valeurs en lesquelles les individus se reconnaissent.

Les juristes et les hommes politiques vont opérationnaliser les thèses de Durkheim en créant la notion "institution", lieu où on va élaborer le consentement social et être le lieu où il se diffuse notamment par le service public

Ce qui organise une société sur le plan des valeurs, symboliques et structurations sont les constructions sociales.

Il y a un certain nombre d'obligations qui sont créées au nom du principe du citoyen, ces obligations doivent être assurées par l'Etat.

 

La démarche de l'Eglise :

Elle est présente dans une multitude de structures portées par des congrégations, hospices, écoles, orphelinat, ... . La construction de ces démarches va être contemporaines des travaux de Durkheim.

Ces démarches vont être pour l'essentiel développées dans l'encyclique du pape Léon XIII :
Rerum novarum, il s'intéresse à la condition ouvrière et reste pendant longtemps la charte de l'Eglise

  • Revoir avec justice les rapports entre les riches et les prolétaires.

  • Il faut réconcilier les classes sociales en rappelant à chacune leur devoir de solidarité.

  • Il faut apaiser les relations Etat - Eglise

"N'oublies pas homme riche que le travailleur est ton frère et que tu lui dois un partage équitable des biens et des richesses qu'il tarde à amasser."