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Travail social et ses pratiques (Lucas), Cours n°1 : le 12/02/03
Le social : essai de clarification
C'est un terme dont le sens va beaucoup évolué et qui s'appliquera à des réalités différentes.
Notion déjà abordée par les hommes d'église et donc
traitée dans une perspective religieuse et morale, c'est l'amour que l'on
doit porter à notre prochain. Au 19ème
siècle, les sociologues (Durkheim, Comte, ...) vont poursuivre dans cette
voie et vont fournir à cette notion un contenu et un développement
important. Les
philosophes développent les sciences sociales
avec comme mission d'étudier les conditions de vie en société et les
liens qui unissent les humains.
Le social est tout ce qui va toucher à l'amélioration de
la situation des populations les plus démunies. Dans ce sens, social ne
s'oppose pas à individuel. Nous allons nous intéresser au sens 3 mais celui-ci requiert des notions du sens 2.
Le lien social : il suppose que la société est une totalité et que cette totalité existe que si les relations entre les différentes parties sont suffisamment fortes. Les
interrogations sur le lien social et donc corollairement sur la force de
la société sont présentes dès le 17ème siècle. En quoi consiste ce lien social? Est-ce qu'il est indissoluble? Et sinon, qu'est-ce qui peut l'attaquer? Et puisqu'il est indissoluble que peut-on faire pour le renforcer? Pour résoudre les problèmes politiques et scientifiques posés par les questions autour du lien social, de nombreux concepts ont été créés. La solidarité avec Durkheim, il montre que selon le degré de solidarité, certaines sociétés sont plus menacées que d'autres. Avec les structures, les liens, les formes, la société est d'emblée envisagée comme une totalité, un ensemble, une identité qui a des qualités propres et distinctes de celles des individus qui la composent. Une société n'est pas qu'une somme d'individus. Le corps social : métaphore existant depuis le 17ème siècle et qui va accompagner le développement des sciences sociales. Le corps social fait implicitement référence aux membres, tissus, cellules qui le compose. Les cellules doivent pouvoir vivre pour faire vivre le corps social. Le social est une structure vivante. Si nous ne veillons pas à l'équilibre de ces cellules, alors des difficultés peuvent se présenter : malaise social, tension sociale, rejet social. Ce qui à terme peut entraîner des crises sociales, fractures sociales et violences sociales. Le champs social : La société est quelque chose de vivant mais aussi quelque chose de contradictoire. Toute société est donc traversée par des forces et certaines sont contradictoires. Il y a des champs qui peuvent produire des "étincelles" qui peuvent déboucher sur des tensions et des crises. Le jeu
social : Cela suppose qu'il y ait des règles, toute société
fonctionne avec des règles (contrat social). Depuis Rousseau, le contrat
social est le mythe fondateur qui lie entre eux les individus d'une
société. Les règles ne sont pas toujours explicites mais elles
régentent les rapports entre les individus en société. L'étude
du jeu social cherche à expliquer les places et attitudes assignées aux
différents acteurs dans une société donnée. L'étude
du jeu social dévoile les règles qui sont impliquées, que la société
se donne à elle-même. Le poids des conventions, des rites, des codes,
de l'usage et de l'implicite compte autant que ce qui est écrit. Cela
montre ce qui est tolérable dans la société. Le tissu social : Par cette métaphore, on remarque la cohésion de la société mais cela exprime aussi la fragilité du lien social, on s'intéresse aux relations qu'il convient de nouer à la base de toute société pour qu'elle puisse fonctionner. Par exemple, quand un état intervient de façon trop importante, les règles et les contraintes deviennent trop pesantes. Et l'interventionnisme de l'état malmène alors le tissu social. Cette métaphore engage à la prudence dans intervention sociale. Le problème qui
peut se poser est celui de la résistance du tissu social, c'est ce que la
société peut supporter. |