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Histoire de l'éducation

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ses pratiques
 

Sociologie des pratiques d'enseignement  (Tupin), TD n°1 : 

le 14/04/03

 

Objectifs 

  1. Définir la sociologie de l'éducation
  2. Quelques objets d'études de la sociologie de l'éducation
  3. Approche socio-historique des réformes de la 5ème République

Sociologie :

- Etude des comportements d'un groupe social et des interactions

- Logique du social : façon dont l'humain fonctionne en société au sein de son groupe social. Les groupes sociaux interagissent, l'être serait éminemment un être social plus qu'un individu. Sa place dans la société est contraignante, c'est un espace de liberté réduit c'est à dire que les lois sont implicites, toutes les sociétés sont hiérarchisées et pyramidales. On subit des contraintes et des libertés. La position sociale de sa naissance va donner une amplitude de la marche d'action, plus on naît dans un milieu favorisé et plus la marche d'action est large, on a plus de choix.

Les phénomènes donnent des règles implicites du fonctionnement social (ex : recherche sociologique).

Sociologie de l'éducation : famille, ...

Sociologie de l'enseignement : sous branche de la sociologie de l'éducation.

Objets d'études de la sociologie de l'éducation

  1. L'orientation scolaire

  2. les groupes de niveau

  3. interactions maître/élèves

  1. L'orientation scolaire

M. Duru-Bellat a fait une étude des phénomènes d'orientation par une méthode quantitative.

I.R.E : institut de recherche en Economie de l'éducation à Dijon

Développement des méthodologies quantitatives à partir des modèles : " Toutes choses égales par ailleurs" c'est à dire une image statistique mais ce n'est pas la réalité, ce n'est pas l'ensemble des paramètres humains, on va donc isoler les variables qui ont d'habitudes beaucoup de poids dans l'échec scolaire, ex : sexe, âge, ... On ne regarde qu'une variable à la fois.

ex : même sexe, même origine, même âge scolaire, étude d'une variable, un facteur d'échec scolaire.

M. Duru-Bellat a montré que beaucoup de phénomène implicites jouaient. A niveau scolaire égal, les élèves n'étaient pas orientés de la même façon, il faut distinguer 3 groupes :

a) très faible : orientation négative : quelque soit l'origine sociale

b) très bon niveau : orientation positive systématique quelque soit l'origine sociale

c) élèves dits "moyens" 8-11/10 dans ce cas le poids de l'origine sociale est déterminante, il y a un lien entre la nature oriental et le groupe social d'appartenance. Elle s'aperçoit que "toutes choses égales par ailleurs" quand on est un élève moyen. C'est un phénomène négatif pour les enfants de milieux populaires et survalorisation pour les élèves de milieux porteurs, c'est à dire que les conseils de classe vont trier les élèves pas uniquement en fonction de leur niveau réel mais en fonction de l'appartenance sociale. Il y a un double phénomène, une partie qui relève des familles et une partie qui relève des enseignants.

Pour la partie qui relève des familles : les familles modestes s'auto-évaluent ce qui est différent des familles favorisées qui elles ont une demande d'orientation supérieure au niveau réel de l'enfant. Orientation = négociation

Pour la partie qui relève des enseignants : effets d'attentes différenciés selon les couches sociales. Auto-dépréciation pour les élèves de familles défavorisées. par rapport à l'appartenance sociale (règles implicites).

Dans le domaine de la docimologie : étude des facteurs qui influent sur la notation, une partie sociologie copies à 5 examinateurs : effet Pygmalion en quelques sortes, copies d'appartenance sociale différentes, on retrouve les effets.

  1. les groupes de niveau

La loi interdit de faire des classe de niveau au collège mais il y a pourtant des modèles différents au collège :

a)

 

Les bons élèves dans ce modèle se placent dans la classe 6èmme "1", ce sont des classes homogènes

La dernière classe étant vers le bas, la 6ème 12.

L'inconvénient est que les élèves très faibles régressent et les bons élèves sont favorisés, ils ont un bénéfice, ils réussissent mieux qu'en b) (modèle mauricien).

Ce système est élitiste, il est meilleur pour l'élite mais il y a une déperdition énorme pour les faibles.

b)

 

classes hétérogènes, on répartit les bons élèves dans toutes les classe (20%), 30% d'élèves moyens et 50% d'élèves faibles, ces classe sont à peu près équivalentes.

L'inconvénient est que tous les élèves progressent y compris les très faible mais les meilleurs élèves progressent un peu moins qu'en a)

a) ¹ b), les résultats scolaires sont différents => "Toutes choses égales par ailleurs", l'état n'est pas égalitaire, il y a acquisition différente des compétences.

  1. Interactions maître/élèves :

Dans une classe il y a des échanges entre maîtres et élèves, la même leçon dans 20 classes au même moment dans 3 lieux différents (Réunion, Suisse, Paris) avec des classes hétérogènes (classe favorisée, modeste, variée).

Grille d'analyse : retranscription de tout ce qui se dit. ex : A qui parle le maître ? Origine sociale ? Interactions différentes ? => lien direct avec l'origine sociale et le type d'interaction dans la classe.

Passeron : effets artificiels de l'oral : posture, comportement physique, verbal

Approches sociolinguistiques de l'école de la 5ème république

Points de repères :

L'école d'aujourd'hui n'existe comme système articulé que depuis la 5ème République (1958) avec l'avènement de De Gaulles. Il y a un lent processus enclenché sous la 5ème République de De Gaulles avec des paramètres favorables pour développer le système éducatif.

Avant la 5ème République il y a 2 réseaux étanches de scolarisation : Ecole primaire et lycée.

Dans les écoles primaires, ce sont les enfants du peuple et les classe moyenne

Dans les lycées, ce sont les enfants de milieux favorisés. A l'intérieur du lycée, il existe des classes élémentaires. ex : 12è-11è-10è ¹ CP-CE1-CE2.

Les enfants d'école primaire apprenaient des choses et pouvaient pour les meilleurs continuer leurs études grâce à la création de cours primaire supérieur, les meilleurs passaient donc le brevet supérieur (= bac), au lycée on passait le bac, il y avait une frontière sociale, on allait à l'école en fonction de son origine sociale.

1959 : Réformes visant à annuler ce système c'est à dire un système d'éducation unifié, création d'une seule entité de la maternelle à l'université quelque soit l'origine sociale. Donc sur le papier pas de réseaux étanches. L'objectif politique est acceptée par la majorité de la population.

Réforme Berthoin 6 Janvier 1959 : collège pour tous, cela rend obligatoire l'inscription en 6è et 5ème pour tous les élèves.

Réforme Capelle-Fouchet : 3 Août 1963 prolongement de la réforme Berthoin, ouverture au niveau des 4è et 3ème, il existait quand même des hiérarchies entre les filières et les études.

Réforme Haby : Création du collège unique le 11 Juillet 1975, un seul type d'établissement censé accueillir tous les élèves de la 6ème à la 3ème.

Loi d'orientation Jospin 14 Juillet 1989

150 proposition de Bayroux.

Ouverture de l'école progressivement à tous, origine sociale confondue.

Jules Ferry

Les lois Ferry 1881-1882 : Ecole primaire : laïque, obligatoire, gratuite

éducation secondaire pour le peuple

pas d'éducation poussée

1ère  Guerre Mondiale (1914-1918) : incidence forte : guerre des tranchées, les soldats ont une mixité sociale, ce qui a déclenché une prise de conscience sur la société hiérarchisée : état de misère intellectuelle dans laquelle se trouvait les soldats solidarité mouvement social fort milité pour un enseignement démocratique pour tous et un enseignement dans le secondaire.

Mouvement social : Front populaire (1936), mouvements syndicaux => dynamique de revendication pour l'enseignement égal pour tous.

2ème Guerre Mondiale (1939-1945) Détruire les richesses des pays en conflit, reconstruire avec les 30 glorieuses c'est à dire 30 années de prospérité après la guerre, les pays européens ont un développement économique de façon très importante, or il faut augmenter le niveau d'enseignement des gens surtout si on est en concurrence avec les pays voisins : compétition économique, ce sont des éléments favorables pour avoir plus de besoin pour prolonger la scolarité.

Réformes sont du aux facteurs convergents qui les ont préparées, facteurs économiques : le besoin augmente du niveau de formation, facteurs politiques des mouvements de contestation d'une école inégalitaire, facteurs humanistes : 1ère  Guerre Mondiale : réel aspiration pour vivre dans une société moins injuste.

Charles De Gaulles, avec ses ministres a proposé des lois pour les réformes

A la Réunion, dans un temps décalé, il y a eu la même évolution (pas au même moment) :

Mise en place des mesures. Primaire de Jules Ferry dans les années 1970, ouverture massive de collège dans les années1980 et des lycées dans les années 1990, ainsi que l'université au milieu des années 90. La démocratisation est très récente à la Réunion.

Le système réunionnais est très performant, les faiblesses sont spécifiques au système réunionnais ayant parcouru tout ce chemin en 30 ans contre 80 en Métropole.

Ex : la langue par rapport à l'école, les parents sont analphabètes et les enfants arrivent eux à l'université.

Enjeu quantitatif mais le challenge est l'enjeu qualitatif.