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Sociologie des pratiques d'enseignement (Tupin), cours n°5 : le 30/04/03 Reprise du précédent cours (rattrapage du TD) L'enjeu consiste à se demander si on peut
importer des cadres théoriques européens et notamment français à la
Réunion ? Intérêt de l'objet : Bilan chronologique de l'école à la Réunion :
Ségrégation social, ségrégation scolaire. Euphorie : bond en avant énorme de massification. Mais quand on s'est attaché à la dimension qualitative, il y a eu des problèmes. En 1994 la promotion complète arrivent en fin de collège. Tout le monde va au collège mais avec des parcours au collège qui
sont diversifiés : plusieurs réseaux de
scolarisation. Le niveau d'exigences à savoir qu'ils sont d'autant plus faibles que la composition sociale des classes est défavorisées. Dans le même temps, l'enseignant réclame 2
mesures : réduire les effectifs et augmenter les heures complémentaires
ce qui serait efficace se serait enseigner de façon différentes. Donc les familles plus favorisées développent
plus de stratégies pour que leur enfant soit dans les "bonnes
classes". En fait, cette organisation est une façon d'acheter la paix social du
côté des familles favorisées et parfois du côté des enseignants. Ce qui a été conquis en 10 ans : D'une certaine façon, il y a un apartheid
scolaire qui échappe à la plupart des parents alors que les
élèves eux ont compris depuis fort longtemps dans quel système
inégalitaire ils sont scolarisés. - Autre dimension : celle du créole L'enseignement avec le créole, c'est tenir
compte du patrimoine linguistique qu'on a en face de nous, l'enseignement
avec le créole, c'est essentiellement un problème attitudinal qui
renvoie à une attitude positive face à la langue maternelle des élèves
qui pour la plupart sont défavorisés. Pour conclure : Par exemple, aménager au collège des classes hétérogènes tout en maintenant en parallèle des dispositifs de regroupement d'élèves en difficulté. Les progrès qualitatifs seront possibles à
conditions de modifier les attitudes professorales et parentales si l'on
veut que les enfants réunionnais de milieux défavorisés (2/3 des
élèves) adhèrent à l'école. Au collège, les changement sont les plus perceptibles tant au niveau
de la massification positive qu'au niveau du tri social déguisé. Rapport entre enseignants et familles à la Réunion : F. Tupin, Enseignants et familles modestes mobilisées : des représentations aux interactions, Larmattan, Hommage à Louis Porscher, 2003 (à paraître). A partir des années 1960, le législateur va souhaiter que les parents s'impliquent davantage dan la vie de l'école. On présuppose que si il s'implique ça va permettre aux enfants de mieux réussir pourtant il y a eu 2 objections :
Ces relations sont dissymétriques donc les enseignantes sont
globalement beaucoup plus réticents que les parents pour nouer des
relations suivies. Les familles modestes selon l'enseignant ne constituent
pas vraiment des partenaires, relation inégalitaire ou relation qui
dépend du maître et plus on est bas dans la hiérarchie sociale et plus
c'est inégalitaire. Quels sont les paramètres qui vont modeler les attentes et les représentations des enseignants ? - Ce qui joue est le niveau de certification : un
instituteur n'aura pas les mêmes attentes qu'un professeur des écoles ou
un agrégé. Du côté des familles : Il y a des facteurs qui influencent le degré de rencontre avec l'enseignant : - Mode de structuration de la famille
Donc ensuite, on s'interroge sur la relation entre enseignants et famille à la Réunion : Quelles sont les représentations et attentes réciproques entre familles réunionnaises défavorisées et les enseignants à la Réunion : - Origine sociale On va s'intéresser à la singularité car dans
l'échantillon des familles, on ne retient que les familles défavorisées
pour pouvoir neutraliser cette variable sociale. On s'appuie sur M. Gilly, Les représentations sociales dans le champs éducatif, PUF, 1991. L'approche de Gilly consiste à se demander
comment les représentations sociales vont agir sur la fabrication de
l'échec scolaire, les représentations sociales vont donc
permettre aux enseignants de préserver leur équilibre et leur besoin de
cohérence. Finalement si les enseignant ne veulent pas devenir schizophrènes, ils
ont besoin pour s'en sortir de construire une sorte de protection au
travers des représentations sociales c'est à dire qu'ils expliquent
l'échec scolaire de l'enfant défavorisé à l'aide de représentations
sociales négatives et notamment ils s'inscrivent le plus souvent dans un
fatalisme sociologique qui justifie la sélection sociale. Les réponses vont exercer une influence très forte lors des relations
avec les parents et on va voir par exemple, dans la gestion scolaire sur
l'année d'un enfant, souvent que ce sont les représentation de départ
qui priment. Les représentations dominantes des enseignants
à la Réunion par rapport aux familles réunionnaises sont globalement
négatives et les termes qui reviennent avec plus forte fréquence sont
déficience et incapacité.
Au fil des auteurs scientifiques, les causes ou justifications de l'échec scolaire des familles modestes de la part des enseignants se résument à : - Environnement familial Dans l'échantillon réunionnais tous les enseignants ne pensent pas
ça mais ils sont minoritaires. Il y a eu 2 recueil de données :
Du côté des parents, concernant les
familles socioculturellement défavorisées et pour ces 20 familles on s'est
demandé 2 choses : On suppose que ces 2 variables vont avoir une incidence sur
l'efficacité de l'implication parentale, c'est à dire qu'il ne suffit
pas de s'impliquer pour que l'enfant réussisse. Résultat, si la concordance entre ce que font parent et ce qu'attende les enseignants est-ce que ça va influencer des résultats scolaires des élèves ?
Elle va s'intéresser aux perceptions réciproques des parents et enseignants. La perception s'appuie sur les modes de socialisation familiale.
Les modalités de structuration familiale Modèle de Lautrey : modèle ternaire : 3 modes de structuration familiale : - structuration faible (pas de règle) Lautrey tisse un lien entre le mode de structuration familial et le mode de développement cognitif des enfants dans ces familles. Parmi 20 famille (toute défavorisé), 4 sont à structuration rigide,
10 à structuration souple et 6 structuration faibles. Nombres de travaux montrent que les attitudes face à l'école dépendent de l'origine sociale. Plus l'origine sociale augmente et plus ils sont en phase avec l'école. Dans les écoles primaires la phase qui est plus forte est entre le cadre moyen et l'enseignant. Néanmoins l'appropriation des codes de l'école est très hétérogènes, certaines familles modestes vont développer des stratégies pour éviter l'acculturation. Certaine familles vont donc tenter de s'adapter aux codes de l'école, essayer de s'approprier une culture étrangère, cela passe principalement par des réseaux d'interconnaissances pour savoir finalement ce qu'attend le maître, à qui leur enfant a été confié. D'une certaine façon, on essaie de cerner quelle est la culture scolaire du maître et on tente d'y répondre y compris dans la relation qu'ils vont avoir avec les maîtres. D'un côté il y a donc des familles qui vont rechercher la connivence du maître et de l'autre côté des familles qui continueront à ignorer les codes de l'école. Dans l'échantillon, 8 familles sont stratèges (acteurs) et 12
familles sont agents.
Le modèle des bons parents pour l'enseignant
sont ceux qui jouent les auxiliaires pédagogiques, qui prolongent à la
maison ce qu'on fait à l'école en respectant les principes et
fonctionnement engagés à l'école. On attend des parents d'intégrer les règles de l'univers scolaire. Dans l'esprit des enseignants, il y a différents degrés d'implication parentales réussies :
4 profils : Rapport de degré 1 => 7 familles Ces chiffres vont à l'encontre des
représentations dominantes des enseignants ordinaires.
Les résultats scolaires sont jugés positivement
et négativement. En regroupant les données familles, enseignants et résultats dans une base :
Modèle : Au total 8 familles sont réussissantes dont 6 dans le modèle précédent : adéquation parents-enseignants => résultats scolaires 2 autres familles réussissent : Aucun des enfants qui bénéficient d'une structuration rigide réussissent, un seul des enfants qui réussit avec une structuration faible et tous les autres ont des structuration souple. Toutes les familles qui ne s'investissent pas du tout dans l'école subissent l'échec scolaire. A 2 exception près, les familles qui ne développent pas de stratégie pour savoir ce que le maître attend n'amène pas leurs enfants à réussir. Il y a donc des dominantes. Bilan de la recherche : Si l'intégration ne se fait pas à double sens, il n'y a pas de réduction des écarts scolaires. Résumé du
cours :
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