Psychopédagogie (Parmentier), Cours n°2 : le 19/02/03

Reprise du cours précédent :

Notion de stade avec discontinuité

• assimilation

• accommodation

• équilibration

• schème

Assimilation : intégration de nouveaux objets ou de nouvelles situations à des schèmes antérieurs

Accommodation : mouvement qui va de l'intérieur du sujet vers l'extérieur (objet), le sujet dot faire un effort pour s'accommoder à l'objet.

Equilibration : opération qui s'élargit en fonction de l'objet et de la situation nouvelle.

Schème : plan d'action, organisation séquentielle d'action qui peut se répéter à un ensemble de situation analogue. Le schème est ce qui est transposable et généralisable d'une situation à l'autre.

3 types d'assimilations :

• Bébé à tendance à répéter beaucoup de fois un schème : assimilation reproductrice.

• A force l'enfant reproduit sur tout objet la même action : assimilation généralisatrice et différenciatrice.

• L'assimilation sur beaucoup d'objet fait qu'il pourra les reconnaître : assimilation récognitive.

Schèmes :

• schème de succion et de préhension : L'enfant va porter à sa bouche beaucoup d'objets, intégration de 2 schèmes tout comme :

• schème de vision - audition

• schème de vision - préhension

Puis il y a aura intégration de 3 schème vision - préhension - succion. Avec la coordination, les schèmes s'élargissent de plus en plus.

Le cours en lui-même :

Conservations :

Pour un bébé quand un objet disparaît de sa vue, l'objet n'a plus d'existence, il ne va pas chercher l'objet.

Pour que le bébé ait l'évidence de l'objet, il faut 8 à 10 mois :

1. Vers 2 mois : quand on fait disparaître l'objet de sa vue, l'enfant ne réagit pas.
   - Pas de représentation mentale.

2. 2 à 4 mois  : quand on fait disparaître l'objet de sa vue, l'enfant pleure mais il ne va pas le chercher.
   - Pas de représentation mentale.

3. 6 à 7 mois : l'enfant peut prévoir la chute d'un objet (il dirige le regard vers le sol), mais l'objet "n'existe pas" encore, il n'est pas capable de le chercher.
   - Permanence pratique liée à l'action du bébé, l'objet n'existe pas en soi.

4. Vers 8 - 10 mois : l'enfant va chercher systématiquement un objet caché, à plusieurs conditions : que l'enfant ait vu le geste de cacher, que l'enfant ait vu l'endroit où l'objet est caché et que c'est toujours la même cachette (erreur A non B) sinon même s'il voit le déplacement de l'objet vers une nouvelle cachette, il n'est pas capable d'aller chercher l'objet. Dans sa tête, pour aller chercher l'objet c'est qu'il a une image de l'objet, il y a permanence de l'objet.
   - Cela signifie que l'enfant fait les prémices de la représentation ou fonction symbolique, qu'il a un début d'image mentale. C'est les prémices de la vie psychique de l'enfant, habitude sensori-motrice.

5. Vers 11 mois : l'enfant ne fait plus l'erreur A non B, l'enfant cherche l'objet sous B si il a vu le déplacement de l'objet.
   - L'objet commence à exister indépendamment de l'action.

6. Vers 18-24 mois : l'enfant va chercher l'objet même s'il n'a pas vu le déplacement.
   - Première conservation intelligente, début de la fonction symbolique, l'enfant se représente les objets absents.

Tout cela concerne la version officielle faite par Piaget, bébé peut apprendre quand bébé peut agir sur l'objet.

Aujourd'hui de nouvelles techniques sont utilisées avec les bébés :

R. Lecuyer : "bébé astronome, bébé psycholoque, l'intelligence de la première année"

Bébé peut regarder pour apprendre , bébé apprend par la perception, il ne va pas attendre de toucher donc il fait alors des apprentissages plus tôt.

On regarde alors les éléments physiologique grâce à différentes techniques.

Techniques :

Temps de fixation relatif :

Elle permet de voir l'activité cognitive du bébé.
On présente 2 cibles au bébé et on regarde le reflet de la cible dans l'œil du bébé.
Si bébé regarde A 50% de plus que B alors le bébé préfère la cible A.

Technique de l'habituation :

Le bébé préfère ce qu'il y a de nouveau. A ¹ B.
A est présenté 10 fois puis on présente B, il regarde alors plus B que A, il fait donc la différence entre les 2. Il a une réaction à la nouveauté.

Il y a interaction entre le bébé et sa mère : on peut isoler une unité de comportement plus ou moins général du bébé en fonction de ce qu'on veut observer. La mère montre un objet au bébé, cela développe la préhension du bébé.

Le bébé se développe plus vite que Piaget le prétendait.

Expérience de Spelke :

(a) le bâton est caché derrière une boîte et on fait bouger le bâton jusqu'à ce que le bébé soit habitué.

(b) bâton

(c) 2 petits morceaux de bâton.

La situation (c) est nouvelle pour le bébé, il réagit à celle-ci car dès 4 - 5 mois, il a compris dans (a) que derrière l'objet, il y a une unité de l'objet.

Expérience de Baillargeon : paradigme de l'événement impossible

Réaction du bébé devant une situation impossible.

Permanence de l'objet : on fait bouger l'objet  (écran) sur un axe de 180°, on place un morceau de bois derrière l'écran, l'écran ne fait plus que 120°.

Et ensuite, on enlève le bois discrètement, l'écran fait à nouveau 180°.

Le bébé se souvient de l'objet que l'on a placé derrière et qui empêche la rotation à 180°, il est surpris que l'écran puisse faire à nouveau 180° car il pense que le morceau de bois est toujours derrière.

La plupart des auteurs disent que le bébé pense que l'objet peut être à 2 lieux différents.

O. Houdé montre qu'il y a défaut d'inhibition motrice (le bébé ne peut pas s'empêcher de faire un geste qu'il a l'habitude de faire).

7 à 12 mois : connexion neuronal entre la zone frontale, pariétale et occipitale.

Or on sait  que c'est au niveau du cortex frontal que l'on peut faire des inhibitions.

• Si la connexion neuronale n'est pas établi, l'enfant sait où est l'objet mais il ne peut s'empêcher d'aller chercher l'objet à l'endroit habituel.

• Si la connexion neuronale est établie, l'enfant va chercher au nouvel endroit bien qu'il a tendance à aller encore au premier endroit avant.

Donc le bébé a la permanence de l'objet plus tôt et donc conservation de l'objet plus tôt.

Houdé montre que dans le développement il y a l'apprentissage mais aussi la capacité à inhiber.

L'enfant une fois qu'il a la conservation de l'objet passe 

• à la conservation physique : de la substance, de la volume, du poids

• à la conservation spatiale : longueur, surface, volume spatial

Il ya une différence entre les opération infra- logique et logico-mathématiques :

•  infra-logique : quantités continues : espace, temps.

• logico-mathématiques : quantités discontinues.

- Vers 7 ans : conservation de la substance
- Vers 8 - 9 ans : conservation du poids
- Vers 11 - 12 ans : conservation du volume

Opérations logico-mathématiques : quantités discrètes

Avant 4 ans : Stade de l'intuition simple, s'appuie sur la perception

 (En jaune c'est ce que l'on place en rouge c'est ce que l'enfant place, il doit faire une "égalité")

Entre 4 et 7 ans Stade de l'intuition articulée

L'enfant place bien les jetons rouges mais si on déplace un jaune et on lui demande de représenter la même quantité alors l'élève se trompe :

Entre 7 et 8 ans Stade de la conservation de l'opération

 Et si on déplace un jaune et on lui demande de représenter la même quantité alors l'élève ne se trompe plus :

Opérations infra-logiques :

L'enfant doit faire la même boule de pâte à modeler :

A = B

Si on transforme B :

A 5 ans A ¹ B, pour lui la quantité de substance a changé.

A 6 - 7 ans, il y a semi-conservation.

Vers 7- 8ans, l'enfant dit que c'est la même quantité et il justifie sa réponse par :

- On a rien enlevé ni ajouté
- C'est plus long mais c'est plus mince (argument de compensation)
- Si on refait la boule ça sera la même (argument d'inversion)

Conservation des liquides se fait environ à 7 ans :

 l'enfant doit comprendre que c'est le même stade qu'avant

Conservation des volumes :

l'enfant doit comprendre que le volume est dissocié du poids

 Conservation spatiale :

A toujours égale à B si on décale B, l'enfant se laisse emporté par l'aspect perceptif, il ne regarde que d'un côté et donc se trompe.

Pour Piaget, l'enfant se base sur des indices quantitatifs.

Pour Lautrey-Bruner, l'enfant se base sur des indices quantitatifs et qualitatifs

Cela monte mais c'est pareil car c'est la même eau, elle a même couleur, même goût.

	Anticipation du niveau	Anticipation conservation
Non conservant	ça monte	il y a en plus
Conservant	ça monte	c'est égal
Pour Piaget il y a pseudo-conservation (sans faire d'expérience, on demande à l'enfant)	même niveau	pas changé
ici c'est impossible pour Piaget	ça monte	c'est pareil

L'enfant s'est donc basé sur autre chose et donc sur l'aspect qualitatif.