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Histoire de l'éducation

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Ecole et Violence (Gazuit), Cours n°3: le 16/11/02

2.1.2 les catégories d'infractions

4 catégories d'infractions :

  1. Vol : à main armée, avec violence, sans arme à feu, cambriolages, vol lié au véhicule, vol simple, recel
    Il y en a eu 2,3 millions en 2000, il représente 62% des infractions.

  2. Economiques et Financières : escroquerie, faux et contrefaçons, abus de bien social, banqueroute, fraude fiscale, travail clandestin. Et infractions liées à la législation des chèques.
    9,3% des infractions totales, 350000 en 2000.

  3. Crimes et délits : homicide, tentative d'homicide, attaque aux mœurs, violence famille-enfant.
    6,7% des infractions totales, 250000 en 2000.

  4. Autres infractions : législation sur les stupéfiants, immigration clandestine, destruction et dégradation de biens publics et délits divers (prostitution).
    22% des infractions totales, 830000 en 2000.

Total :

En l'an 2000 3,5 millions d'infractions
En l'an 2000 4,0 millions d'infractions

2.1.3 le cas de la violence à l'école

C'est un thème très repris depuis le début des années 90 par les médias, syndicats et ensuite les politiques.

Création en Octobre 2000 d'un comité national de lutte contre la violence à l'école avec les inspecteurs généraux.

En 2001, on collecte des informations sur la violence à l'école, cela se fait avec un système de volontariat.

On s'intéresse beaucoup à la violence touchant les enseignants alors que les principales victimes sont les enfants, 240000 incidents dans le second degré chaque année. 2,6% font l'objet d'un appel à la police

70% sont de simples violences verbales, insultes
1000 agressions sur les personnes
86%concerne les élèves,
14% touche l'éducation nationale
soit 140 personnes chaque année.

Une agression entraîne rarement une ITT (interruption temporaire de travail de 8 jours pour qu'elle soit reconnue) et exceptionnellement une hospitalisation.

Ce sont de la violence d'élèves ou de parents d'élèves.

Il y a 140 agressions qui touche l'éducation nationale sur un personnel de 500000 personnes.

6 à 9% des élèves sont victimes de racket avec des écarts importants de localité, le problème se pose surtout dans les zones urbaines défavorisées.

5% des établissements déclarent les incidents enregistrés.

2.2 l'évolution des formes de délinquance

2.2.1 l'évolution globale

Ce n'est pas un processus linéaire, il y a une évolution quantitative et qualitative.

Depuis 50 ans les crimes et délits ont été multipliés par 8

En 1985, 1988, 1997, 1999 la violence a baissé et pourtant le gouvernement à alterner droite - gauche.

La population française a largement augmenté et avec le taux de délinquance.

En 1950, le taux de délinquance était de 1,7%
En 2000, le taux de délinquance était de 6,42%


2.2.2 L'évolution par catégorie d'infraction

Il y a eu augmentation de 1140%

En 1950, les vols étaient 1/3 des infractions et ils sont plus de 2/3 actuellement

Il y a 3 fois plus de crimes et délits mais les autres catégories d'infractions ont augmenté plus vite, les infractions économiques et financières ont été multipliées par 7.

Il y a 15% de femmes liées à la délinquance, le nombre de mineurs a été doublé, ils représentent aujourd'hui 21% des délinquants.

Il y a eu une augmentation de la part des étrangers de 11 à 19%, 1/3 d'entre eux sont mis en cause pour délit d'immigration illégale. Cette augmentation des vols et cambriolages accompagne la société de consommation, certains auteurs pensent à la redistribution des biens de consommation surtout au niveau des régions riches. On s'aperçoit pourtant que les classes les plus défavorisées, classes moyennes en sont victimes alors que les classes les plus riches sont protégées par des moyens de surveillance.

Malgré l'augmentation de la délinquance, les violences les plus graves ne sont pas plus fréquentes maintenant.
ex : nombre d'homicides.

Les coups et blessures volontaires augmentent surtout chez les jeunes de milieu populaire et les victimes sont aussi de la même catégorie.

Les institutions publiques sont des cibles privilégiées de la violence ou aussi des édifices ou biens publics.

Le problème d'infraction des stupéfiants est difficile à cerner, la police intercepte qu'une partie minoritaire du trafic. La pénalisation de la consommation ne se fait en général qu'auprès des milieux populaires alors que ça touche toutes les couches de la société.

Section 3 : les explications théoriques de la délinquance

3 grands paradigmes : paradigme actionniste

3.1 les théories actionnistes : 

3.1.1 la neutralisation des règles morales

Le plus récent intervient au moment où l'explication de la délinquance, tout le monde peut basculer cela dépend des circonstances.

Les actionnistes se posent la question de pourquoi tout le monde n'est pas délinquant. Le problème est complexe, certains individus neutralisent les règles morales alors que d'autres u restent attachés.

  1. déni de responsabilité : il n'est pas responsable, alcool, colère, faim,...

  2. déni de préjudice

  3. déni de victimisation

  4. accusant les accusateurs

  5. invoquer des loyautés supérieures

 

3.1.2 l'action délinquante de M.Cusson

Pourquoi on agit de manière délinquante :

  1. Action : Déployer de l'énergie, vivre intensément

  2.  
  3. Appropriation : Je désire volé ce que quelqu'un possède par :

  1. manque

  2. besoin de possession (mal compulsif)

  3. but d'utilisation

  4. convoitise

  5. aspect festif

  6. revenu d'appoint

 

  1. Agression pour :

  1. vengeance

  2. se protéger
  1. Domination  : Suprématie sur l'individu
  1. besoin de pouvoir
  2. sentiment de cruauté, racket en milieu scolaire
  3. pour assurer un prestige

Le racket se fait parfois par un individu seul ou en groupe à destination d'une cible qui sera persécuter. Le début du racket est assez subtil, on fait les devoirs d'un autre pour avoir une protection, puis celui-ci demande de plus en plus de service.

3.1.3 la théorie du présentisme

On montre que certains individus ont une forte disposition pour le présent, ce qui compte c'est l'immédiat, le plus souvent, ils ont un faible contrôle de soi.

On recherche des résultats immédiats, l'action devient impulsive, irréfléchie, on recherche une solution de facilité. Il y a insensibilité aux sentiments et aux souffrances d'autrui, ces individus sont caractérisés par la difficulté à avoir un projet à long terme, on préfère un bénéfice à court terme.

Le présentisme est souvent retrouvé chez les adolescents :

Les parents et les personnes en charge de l'éducation doivent surveiller le comportement de l'enfant et reconnaître un comportement déviant.
Il faut sanctionner le comportement déviant ne serait-ce que par la désapprobation.
Il faut être moins catégorique sur l'origine de la délinquance car souvent elle provient d'un état.

3.2 les théories multifactorielles

Elles s'intéressent aux caractéristiques sociales des délinquants, les facteurs de risque, 3 types de facteurs :

3.2.1 les facteurs de risques individuels

Facteur démographique, les jeunes sont sur-représentés et les femmes sont sous-représentées

Certains auteurs évoquent des différences biologiques, des différences d'éducation, la supervision parentale.

D'autres auteurs évoquent le facteur physiologique, les QI moyens des délinquants sont inférieurs,
ils ont un comportement antisocial précoce,
une faible réussite scolaire.

3.2.2 les facteurs de risque familiaux

Education parentale : 

  • Rejet de l'enfant, conditions instables, problème de conflits entre les parents, surveillance insuffisante de l'enfant, famille nombreuse, problèmes d'argent, problème d'habitats, ...
  • Age de la mère à la première naissance et espacement entre les naissances.
  • Conflit entre parents, monoparentalité : la séparation des parents avant l'âge de 10 ans est un risque de délinquance.
  • La monoparentalité n'est pas source en elle-même de délinquance, le problème c'est le conflit entre conjoints,
    le divorce augmente le risque de délinquance mais pas le décès de l'un des 2 parents.

6% des familles seraient responsables de 50% délinquance.

  • La condamnation judiciaire d'un des 2 parents pendant l'adolescence a un impact important.
  • La consommation de drogue, d'alcool.

3.2.3 les facteurs de risque collectifs

  1. Chômage : taux élevé de chômage a un impact sur la délinquance, il y a plus de passage à l'acte contenu la pénurie d'emploi. Aux Etats-Unis, il y a des emplois peu qualifiés donc une activité délinquante est plus rémunératrice que le travail.
  2. Médias et violence :
    Cette étude montre l'impact direct de la violence et de la télévision. Violence gratuite, non justifiée.
  3. Pas d'effet exutoire, la violence télé ne baisse pas la violence réelle.

3.3 les théories culturalistes

3.3.1 la transmission culturelle

La criminalité se transmet, Sutherland a une théorie de l'association différentielle, le comportement criminel s'apprend par la fréquentation de petit groupe, des techniques et des valeurs propres à la délinquance.

Il y a progression dans l'association différentielle, la délinquance est de plus en plus profonde.

Le taux de criminalité est supérieur en zone urbaine, fréquence des contacts, mobilité, anonymat.

On explique que le taux de délinquance est supérieur chez les hommes car ils sont plus souvent en groupe (dans leur sociabilité).

On explique que le taux de criminalité dans les milieux pauvres avec le fait que les contacts dans la rue sont plus importants, il y a une chute du taux de délinquance des jeunes quand ils quittent ces quartiers.

Le taux de criminalité demeure égal y compris pendant les crises économiques car les associations différentielles ne sont pas modifiées dans leur structure.

Théorie des aires de délinquance

Show et mac Kay montrent que dans les grandes villes (Chicago), il existe 4 zones spécifiques influençant la délinquance :

Zone 1 : Le cœur de la ville et des affaires vivant le jour mais désert la nuit

Zone 2 : Quartier délabrés, forte pauvreté et forte criminalité

Zone 3 : Immigrant de 2ème génération et ouvriers aisés

Zone 4 : Zone résidentielle, logement bourgeois aux frontières de la ville.

La ville est en évolution perpétuelle et cette évolution provoque une interaction des relations, stimulation importante des conditions de vie. L'espace façonne le social. les conditions de vie, les stimulations liées à l'espace pouvant être pathologiques, quand s'effondre les relations primaires, région de démocratisation de la promiscuité ou encore de vices.

3.3.2 les théories de la « tension »

Facteur : origine sociale (R. Merton), il y a un décalage entre les valeurs culturelles (buts que la société considèrent légitimes d'atteindre) et la structure de fonctionnement de la société.

Merton : les buts valorisés sont la richesse et le succès économique. Ce qui compte le plus c'est d'y arriver.

5 manière de s'adapter aux échanges des valeurs de la société et les structures existantes :

  1. La conformité : acceptation de l'enrichissement honnête
  2. L'innovation : atteindre ces objectifs par des moyens proscrits, elle est entraînée par l'incohérence du système structurel
  3. Le ritualisme : Renoncer à l'enrichissement tout en se conformant à l'ordre social
  4. Le retraitisme : Rejet des buts culturels de la société, marginaux
  5. La rebellion : on essaie de modifier les valeurs modelées par la société (terrorisme étant le plus extrême, militantisme)

Théorie de la "tension" F. Parsons : 

La masculinité remise en question, problème des garçon à s'identifier à un être humain, le père est absent car il est au travail, la responsabilité d'éducation des enfants est confiée à la mère

Quand le garçon arrive à l'adolescence, il se sent obliger d'exclure les sentiments féminins qui est en lui.

Augmentation du ça car augmentation des études et augmentation du besoin de l'emploi.

Frustration des ces jeunes ne passant pas au stade adulte, le violence exprime se mal être.

3.3.3 la théorie de l'étiquetage

La délinquance est amplifiée par des réactions sociales qui veulent combattre cette délinquance.

Problème de savoir qui est déviant.

Ecart de définition d'une activité ludique, excitante, décalage sur des actions entre adulte et enfants, ses actions sont faites que par des adolescents alors on colle une étiquette de délinquant  à tous les ados, les adolescent se sentent donc rejetés.

3.3.4 la théorie des « outsiders » H. Becker

Parce qu'il y a des règles dans la société, il y a déviance. Celui qui est susceptible de ne pas respecter ces normes.

Dans les années 1960, aux Etats-Unis, les jeunes noirs sont pénalisés plus durement par les tribunaux que les blancs sauf les noirs tuant d'autres noirs.

Problème d'inégalité des droits entre blancs et noirs formation de ghettos.

Becker dit que le comportement déviant vient par étapes ex : fumeur de cannabis :

1ère étape : fréquentation
2ème étape passage à l'acte
3ème étape : il continue à consommer régulièrement de cannabis

Forme d'auto-réalisation dans la réaction de la société, la société pousse l'individu à devenir plus délinquant, il n'est pas accepté car il est consommateur de drogue et pour s'en procurer, il va commettre d'autres actes délinquants.