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Histoire de l'éducation

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Ecole et Violence (Gazuit), Cours n°2: le 13/11/02

Chapitre second : Sociologie de l'éducation

Section 1 : épistémologie et état des lieux

1.1 les origines

A. Comte le mot "sociologie " apparaît

MA. Sullien de Parid et Pertazozzi emploient les mots sciences de l'éducation

Jusqu'à présent ce n'était qu'un tableau de connaissances sans retour.

Maintenant , on veut comprendre pourquoi telle ou telle pédagogie et les règles pour tel ou tel type d'éducation

1883 : création de cours complémentaires sur l'éducation dans la fac de lettres.

Les premiers cours de sciences de l'éducation sont donnés avec H. Marion à la Sorbonne. En 1902, succédé par E. Durkheim, il transforme en chaire de sociologie, non plus en sciences de l'éducation, elles disparaissent donc pendant un moment sous l'influence de J. Ferry, il y a un développement d'une formation pour l'enseignement secondaire pour valider les pédagogies vues jusqu'à lors.

Durkheim réfléchi à comment définir les sciences de l'éducation :

  1. L'Education est une appartenance d'influences que l'être humain est susceptible de recevoir.

  2. Action exercée par les générations adultes pour socialiser les générations pas encore mûres.

  3. Norme, elle représente des valeurs, l'éducation pour être poly formes selon les sociétés.

  4. Pratique et institutions

Durkheim relie les sciences de l'éducation et la psychologie de l'enfant. Cette relation pose des problème d'où sa disparition, cette psychologie appliquée à la jeunesse fait peur et bouleverse l'ordre établi.

1.2 les sciences de l'éducation après la seconde guerre mondiale

1960 : Mise en place de diplômes spécifiques.

1962 : 1 licence de pédagogie (DEA actuel) tout est fait pour augmenter la recherche en pédagogie et il y a délivrance d'un titre pour les professeurs des écoles normales d'instituteurs.

Mais problème de la Sorbonne à Paris qui s'oppose, le ministère s'y pli.

Les investigateurs de ce projet créé en 1967 une maître de pédagogie mais dépendante d'une autre discipline, l'histoire. La Sorbonne, Bordeaux et Caen son parti prenante en mai 1968, révolte des étudiants, cette maîtrise passe inaperçue mais une coïncidence dans les années 1980-1990 les sciences de l'éducation vont de l'avant.

1990 : On élargit les préparations universitaires et multiplie les matières d'éducation, deug sciences humaines, diplôme d'état d'éducateur spécialisé, les IUFM remplacent les écoles normales.

La formation est le plus souvent faite avec un public d'adulte déjà avancé dans l'âge et dans leur carrière, on ne forme plus des chercheurs.

En Grande-Bretagne, 1970, une concurrence privée et université, très influencé par les techniques de mesure de l'intelligence donne la théorie du filtre, ce qui est important c'est d'orienter très tôt les enfants dans les filières correspondant à leur niveau.

A partir des années 1960, on donne la priorité aux recherches sur l'acte d'enseigner.

En Allemagne, Les sciences de l'éducation sont fondées à partir de la philosophie. La recherche a peu de citations d'auteur.

En France, dans les champs de l'éducation, on va rechercher des sciences à côté en Allemagne où on reste dans le même domaine.

1.3 La recherche en sciences de l'éducation

CNRS : 250 unités de recherche en éducation (1993), 1200 chercheurs, le CIRCI, le laboratoire de la fac des Lettres produits des études et des statistiques.

En 1999 : Une variabilité des effectifs de recherche, concentration plus importante telle qu'en France dans la région Rhône-Alpes autour de :

  • Didactique (45%)

  • Pédagogie (22%)

  • Sociologie (20%)

  • Psychologie (13%)

Idem à la Réunion, tout est ouvert, les thèses au sciences de l'éducation : 10% sociologie, 14%centrés sur les sciences de l'éducation, 17% sur la littérature et les études de civilisation.

Création d'un domaine de recherche large en sciences de l'éducation, cela attire beaucoup de monde. Ce  qui a aussi pour effet de dévaloriser la matière.

Section 2 : les grands thèmes en sociologie de l'éducation

2.1 la démocratisation scolaire

2.1.1 la production des données empiriques

Ces enquêtes proviennent de circonstances particulières, elles se font surtout sur le monde ouvrier où elle oriente vers l'éducation.

Les 2 grands auteurs P. Bourdieu et V. Isambert-Samati

Le métiers de sociologue augmentent grâce à l'effet de l'explosion du Baby-boom.

Manifestation scolaire : reformer les structures

Débat sur l'égalité des chances : INED met en rapport l'origine sociale des enfants et leur scolarité.

La question devient cruciale avec l'augmentation des élèves entrant et l'augmentation de la durée de scolarité obligatoire.

2.1.2 les causes des disparités d'orientation

Après l'école primaire, il y a orientation des élèves :

  1. filières courtes, classes de fin d'études, préparation au diplôme de l'enseignement professionnel

  2. 6ème au lycée, en collège d'enseignement général

Septembre 1962 : 20000 élèves de CM2 sont étudier pour cette orientation

  1. l'âge et les résultats selon l'appartenance sociale? les plus faibles sont pour les salariés agricoles et ouvriers

  2. Qui est orienté en 6ème? 55% des élèves y vont dont 94% d'enfants de cadres supérieurs, 32% des enfants de salariés agricoles et 40% des enfants d'ouvriers.

  3. Quelle est l'orientation à réussite égale? mauvaise, un enfant d'ouvrier agricole ne va pas en 6ème, 1 enfant de cadre supérieur entre au collège.

3 facteurs d'explication :

  1. influence du milieu familial sur la réussite scolaire

  2. les visées des familles, plus elles sont en haut de la hiérarchie et plus elle est en faveur de longue études

  3. l'avis des instituteurs qui se conforme à la hiérarchie sociale et a un jugement très conformiste

Cette enquête faite pendant 5 ans  : 50% des enfants de salariés agricoles, 40% des enfants d'ouvriers et 10 % d'enfants de cadres supérieurs sont sortis du cadre scolaire.

2.1.3 l'influence des réformes structurelles

Instauration du collège unique en 1975, loi Alby.

On constate que ce collège favorise la progression des enfants d'ouvriers et est donc plus démocratique mais le problème ne fait que se déplacer car les classes sociales supérieures sont  plus représentées dans les seconde C mathématiques, une hiérarchie dans ces classes de 80 à 90, il y a une évolution pour accéder au bac.

Il existe un objectif d'amener 80% d'une classe d'âge au bac  qui est aujourd'hui abandonné mais cela a eu un effet d'annonce et d'entraînement.

Cependant la démocratisation se ralentie malgré ces augmentations du niveau quand on regarde les carrefours d'orientation.

Les différences entre les classes sociales ne rétrécissent plus, les ouvriers ou salariés agricoles ont atteint leur maximum au bac;

M. Durv-Bellat s'intéresse aux cours préparatoires, elle montre que pendant ces cours, les enfants des classes populaires ont moins de chances d'avoir le bac que les enfants de familles favorisées. Cependant rien n'est joué pendant ce cours, l'importance des nœuds d'orientation en 5ème et en 3ème donne la même chance de réussite au bac pour toutes les catégories sociales.

Elle pense que c'est du aussi au vœu des familles, réorientation dès que les difficultés apparaissent.

2.2 l'interprétation des inégalités scolaires

2.2.1 Bourdieu - Passeron : inégalités devant l'école et la culture

Ils publient le 1er ouvrage "les héritiers", sélection des étudiants pendant leur scolarité, les parents ont intériorisé les chances de réussite de leur enfant avec un fatalisme que se traduit par 2 phénomènes :

- choix d'orientation restreint surtout à l'université, pas rentable pour quelques familles.

- accumulation de retards dans les études, surtout pour ceux qui tiennent à ce que leurs enfants aient une marge, les parents insistent pour redoubler l'obstacle qui n'est pas économique mais culturel.

Au niveau de la population étudiantes, toutes les réalités selon l'origine sociale conditionnée par rapport à la langue, ceux qui s'intègre le mieux, ceux qui maîtrisent le mieux la langue française.

L'école doit assumer sa responsabilité, les aptitudes ne sont pas innées.

En 1970, "la reproduction" est le constat de l'échec des  nouvelles pédagogies.

ex :  introduction des mathématique modernes donne un langage ésotérique qui est mal choisi, mal compris, les enfants des milieux favorisés ont été le mieux adaptés.

L'accès à l'enseignement supérieur se généralise mais avec le maintient des distances sociales, classes défavorisées feront sciences et lettres alors que les favorisés feront du droit ou médecine.

2.2.2 Baudelot - Establet : les deux écoles

Ils reprochent à Bourdieu et à Passeron leur généralisme, ce qu'ils ont trouvé pour une université à tout le système scolaire, un appareil idéologique au service du capitalisme 2 écoles, le secondaire supérieur, lycée plus d'enseignement et le primaire professionnel, travail manuel.

Ils donnent une vision marxiste de l'école.

Ils ont regardé ce qu'il y avait dans les manuels scolaires et montre qu'il y a des situations conformistes ave une hiérarchie sociale conformiste.

Il le font aussi pour les femmes et il y a une intériorisation de leur condition de femmes au foyer.

Ils sont accusés de minimiser le rôle des enseignants.

Or  après 1968, pendant le conseil de classe, on fait attention à ces différences sociales.

1989, "le nouveau monde" montre qu'à 30 ans de différences aux tests d'entré au concours national de l'armée, le niveau monte.

1992 "Allez les filles", elles montrent qu'elles réussissent mieux mais finalement s'orientent dans les filières les plus fermées.

2.2.3 Boudon : inégalités des chances et décisions individuelles

Son interrogation : Est-ce la réduction des inégalités à l'école produit des effets sur la mobilité sociale, permet un accès plus égalitaire à toutes les catégories sociales?

Son explication individualiste qui repose sur un arbitrage sur coût et sur la poursuite d'études.

Dans les familles les plus modestes il y a poursuite d'études que si les chances sont réelles.

Dans ces décisions des familles, on n'aboutit pas facilement à ce que l'on veut.

Ex : IUT 1967-1975 apparaît comme attractif, beaucoup de bourses, les salaires de sorties supérieurs à ceux offerts après 5 ans passés à l'université mais souvent les familles préfèrent l'enseignement long pour une grande espérance de gain.

Boudon propose d'améliorer la lisibilité des diplômes.

 

2.3 Les nouveaux objets des sciences de l'éducation

2.3.1 la scolarité des filles

Dès 1960, le taux de filles de 14 - 15ans est supérieur à celui des garçon au même âge.

La meilleure réussite est un phénomène récent.

A partir de 1990, prise en compte moins de redoublement et plus de jeunes en 6ème.

Cette meilleure réussite des filles est plus présente dans les classes populaire, elles arrivent dans l'enseignement supérieur mais un clivage se fait elles sont sur représentée en littérature et sous représentée en sciences. Cela peut paraître rationnel car cela correspond à leur futur.

Mais problème d'effectif trop nombreuses par rapport à l'emploi, elles sont aussi souvent sous rémunéré par rapport à cet emploi.

2.3.2 enseignement public et enseignement privé

Avant ces deux domaines d'enseignement étaient cantonnés en fonction de ce qu'on était pauvres ou riches mais depuis 10 ans de nombreux passages de l'un à l'autre des domaines se sont effectués;

Souvent quand il y a échec scolaire, l'enseignement est plus facile dans le privé quand on a les moyens.

Mais de plus en plus le secteur privé se démocratise d'où moins d'écart social après, l'égalité des chances, les condition de scolarité jouent un rôle.

2.3.3 l'effet établissement

On s'interroge sur le résultat de la fréquentation d'un établissement sur la réussite scolaire. Les résultats sont différents, en diminuant tous les biens possibles, les lycées qui réussissent le mieux ne sont pas forcément les plus jeunes ni les plus favorisés.

Au niveau du collège, Durv-Bella note les différences dans l'orientation lié à des facteurs structurels (découpage en zone), limitation du nombre de places dans quelques filières, limitation du nombres de filières.

2.3.4 les enseignants

Souvent étudié suivant leur origine sociale (de plus en plus bourgeoise), aujourd'hui une majorité de bourgeois sont recrutés. Le diplôme est plus élevé aujourd'hui, il se féminise surtout en primaire, un métier de classe moyenne qui développe des stratégies particulières entre les établissements les plus difficiles sauf l'engagement de militant.

Ils partagent la même idéologie : handicap socioculturel, une vision négative du au quartier et des familles et expliquent facilement l'échec scolaire par le déterminisme..

2.3.5 les savoirs scolaires

La sociologie du curriculum (B. Bernstein), ils ne sont pas neutres :

  • prescrit (formel)

  • caché (expériences, réalités de la classe)

Il faut y prêter autant attention.

En France, des essais pour appliquer cette sociologie donne le curriculum formel : homme-femme/capitalisme-prolétaire.

2.3.6 la réalité scolaire au quotidien

Les ingrédients de la réussite sont souvent dans le curriculum caché, disciplines et bonnes habitudes, le conformisme intellectuel et le sens du commun.

Il y a réussite si accord avec le professeur, l'implication et l'habilité technique devant l'évaluation liée à l'origine sociale ou à l'héritage culturel, conceptualisation plus favorable.

Selon la catégorie sociale, les attitudes différentes depuis la maternelle, différents types de communication :

  • (principale et parallèle) le repli ou l'attente de la part des élèves populaires.

  • ne pose pas de question : bon élève (classes moyennes) ou enfants de cadre supérieur qui affiche une attitude de détachement et d'assurance.

2.3.7 l'école en milieu difficile

Zone d'Education Prioritaire (ZEP) mise en place en 1982 par A. Savary

A la Réunion, tous les collèges sont comme ça.

Problème de lieu de divergence et de convergence entre profs et animateurs. On y fait beaucoup de choses mais pas forcément coordonnées.

- Stigmatisation des établissements concernés
- des lieux où l'exclusion sociale et scolaire est importante où le plus problème de violence est le plus force

2.3.8 l'éducation familiale

Etudes sur l'analyse du fonctionnement des familles en matière d'éducation, 2 sociologues suisses spécialisés :

S. Kellerhalls et C. Montandon

famille :2 enfants avec 2 ans d'écart dans leur parcours, 30% auront un parcours totalement différent

Ils veulent montrer que puisqu'ils ont le même vécu , l'héritage culturel ne joue pas. Ils invoquent les styles éducatifs qui peuvent varier au cours du temps.

3 styles recensés :

  • contractualiste : pas objectif

  • statutaire : chacun a son statut

  • maternaliste : rien n'est jamais grave

D'autres recherches qui montrent le rôle structurant de l'école montre que quelques familles s'organisent autour de l'école.

Chapitre troisième: Sociologie de la déviance

Section 1 : déviance, délinquance, violence: définitions et représentations

1.1 déviance et Ecole de Chicago

Définition : Quand une personne ou un groupe s'éloigne de la norme dominante et créée une réaction de la part de la société à différents degrés ce qui est un comportement variant quand il y a simple désapprobation.

Fondamentalement déviant et sanctionné, crimes et délits, les sociologues de l'université de Chicago affirment que cela provient de la désorganisation sociale, l'absence d'effort de la part de la communauté pour s'occuper d'intéresser aux changements dans la population.

L'absence d'effort pour s'occuper du mauvais état des logements, où se désintéresse de l'immigration, des problèmes de santé, de sécurité, de pauvreté, la déviance en découle.

Conception contestée par : Becker et Merton

  • Les inégalités sociales dans la société de consommation  expliquent les déviances.

  • provient de la stigmatisation, celle des étiquettes à ceux qui ne pourraient pas s'intégrer, souvent ces personnes se conformant aux attentes essaie d'atteindre la normalité mais ils sont rejetés.

ex: communauté noire pendant les années où ils voulaient s'intégrer comme les blancs.

1.2 la délinquance selon R. Fillieule (« sociologie de la délinquance », PUF)

Il définie la délinquance : culturaliste est un état à signer où naît un délinquant et où joue une rôle social

En tant que délinquant au même titre qu'un policier pour les actionnistes, les actes délinquants.

Action de violer les lois pénales et dans le système juridique français 3 catégories par gravité croissante :

  • contravention

  • délits

  • crimes

 

1.3 violence et sentiment d'insécurité selon E. Oebarbieux (« la violence scolaire » )

La violence dépend des normes et valeurs de la société.

Au seuils de tolérance selon la culture.

ex : Suisse : pays neutre en parallèle à Beyrouth

Dans toutes ces formes d'appréciation, l'idée d'une désorganisation brutale engendrée par l'acte violent.

Y. Michaud, on retrouve cette idée car c'est l'imprévisibilité de la transgression des règles et normes, notion d'insécurité fondée sur l'idée que tout peut arriver.

Les incivilités, pas de définition précises juridiquement pas nécessairement physiques, ensemble bousculant les règles fondamentales de la vie sociale.

Par le public 82% des français pensent que les violences urbaines n'ont jamais été aussi présente en 1998.

1996 : INSEE 5% des français de 25ans affirme avoir été confronté à la violence (verbale y compris).

Statistiques : ministère de l'intérieur une progression de 7% des crimes et délits ces dernières années avec une mise en cause croissante des mineurs.

40% des vols avec violence
30% de délits sur la voie publique
50% de dégradation volontaire de la voie publique

Section 2: violence et délinquance: état des lieux

2.1 les statistiques

2.1.1 valeur de ces statistiques

Ne proviennent pas de la base d'échantillon, viennent des administrations par rapport au ministère de l'intérieur et de la justice.

  • pas anonyme

  • pas désintéressé

3 conséquences :

  1. La constatation des résultats provient du dépôt de plainte ou par les policiers, une sous-évaluation des agressions commises.

  2. Les infractions augmentent quand on fixe un objectif aux policiers effet mécanique.

  3. Toutes les infractions ne sont pas transmises au parquet au profit de solution alternatives.

  4. L'affaire peut donner lieu à des plaintes multiples.

  5. La police, la justice ne retient que 3 critères : genre, nationalité, état mineur ou majeur.