forum etudiant ile de la reunion                                
Histoire de l'éducation

Approches sociolinguistiques

Education comparée Approches interculturelles Psychologie et éducation Ecole et violence Approches contextuelles
Méthodes quantitatives

Méthodes qualitatives

Psychopédagogie Didactique Traitement des données Socio. des pratiques d'enseignement Travail social et
ses pratiques
 

Cours n°5 : le 18/10/02

Euh je ne connaît pas le plan du prof mais ça me parait bizarre si vous vous référez au cours précédent.

II. L'Enseignement secondaire sous la Restauration :

L'enseignement secondaire est la filière des notables(il est mise en place avant la Révolution) et dans les années qui ont précédées la Révolution c'est accentué le handicap des catégories inférieures. 

Le réseau de l'enseignement secondaire sous la Restauration est largement hérité de l'Ancien Régime.

Les établissements secondaires sont fortement implantés dans le Nord et dans l'Est de la France mais sont peu présents dans le Centre et en Bretagne. Paris est mieux lotis que la province mais hors de Paris tout les établissements secondaires ne se valent pas.

En 1810, il y a 36 Collège Royaux (CR) qui prendront le nom de lycée en 1848. Les établissements secondaires sont complets et couvrent l'ensemble du dispositif de l'enseignement secondaire.

Jusqu'en 1965, les établissements secondaires comprennent :

- les classes élémentaires petites classes
- les classes du secondaire

Les établissements secondaires recouvrent une nébuleuse d'institution :

- Collèges Royaux
- Maisons d'éducation (Pensionnat)
- Séminaires

Dans les établissements prestigieux, les professeurs sont recrutés à l'Ecole Normale Supérieure, ils sont hautement formés et très spécialisés.

Dans les autres établissements, les enseignants sont diplômés de l'Université.

Pour enseigner dans le secondaire très tôt des agrégations vont être créées : Agrégations de Lettres, Sciences, Grammaire.

Les établissements publics sont très concurrencés par le privé (petits séminaires : bons prix)

Les familles qui envoient leurs enfants dans ces établissements sont soucieuses d'une formation classiques pour leurs enfants.

L'Enseignement secondaire est cher, bâtit sur le modèle du pensionnat où livres, uniformes, frais de scolarité, de pensions représentent des sommes considérables.

L'Enseignement secondaire est un enseignement de castes, réservé à une élite. Avec une pédagogie qui repose essentiellement sur le travail écrit, les devoirs étant au centre de l'enseignement dispensé, les enseignements procédant par exposé (pas de cours magistraux) en fonction du texte remis où le couronnement des études se  fait par l'art du discours en français et en latin, la maîtrise de la rhétorique d'où la place importante du latin.

Et l'acquisition d'une culture générale va trier les populations scolaires.

Cet enseignement secondaire prépare ces élèves à accéder aux fonctions d'élite et aux professions libérales dans les grands corps de l'état. Ces établissements vont préparer les enfants de notables à leur future carrière. Dans ces établissements, l'internat joue un rôle majeur. On y accède (à ces collèges) à l'âge de 8 ans. C'est un système d'une totale efficacité.

III. Le Collège Royal à Bourbon :

Sous l'occupation anglaise, il n'y avait plus la possibilité pour les enfants de bourgeoisie de fréquentés les établissements de l'île de France.

L'éducation privée avec l'institution Gallet permet de donner une forme rudimentaire de l'éducation.

Le Collège Royal (CR) est fondé par ordonnance le 24 Décembre 1818 et ouvre ses portes le 07 Janvier 1819.
- La mise en place est donc rapide.
- le calendrier scolaire était un calendrier climatique, l'année commençait en Janvier.

Desbassyns avait recruté les meilleurs éléments, ils sont 3 et démarrent leur enseignement immédiatement et accueillent 25 collégiens, ils seront 46 en Mars avec des pensionnaires et des externes.

La direction du CR est confié au colonel Maingard, les 4 premiers enseignants sont :

  • Albran

  • Jamin

  • Rabany

  • Wetzell

Le CR est alimenté par les recettes des différentes catégories d'élèves mais sont rapidement insuffisantes et la colonie verse une dotation dès 1822 et qui sera ensuite transformée en subvention pour :
- Le Contrôle du CR
- Faire vivre ce CR

Les textes montre  :

- l'importance du CR pour la colonie
- que la colonie met le CR à l'abri de toute concurrence.

Les maisons et pensionnats qui s'ouvrent après la rétrocession voient leurs programmes d'études limités pour que les enfants qu'ils accueillent puissent rejoindre le CR.

Toutes les écoles de la colonie se voient imposer une taxe qui contribuera à financer le CR.

Qui fréquente le CR?

Des enfants de la bourgeoisie locale et surtout la bourgeoisie dionysienne.

Statistiques :

1833 :

124 collégiens de Saint-Denis
    2 collégiens de Sainte-Marie
    4 collégiens de Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Rose
    2 collégiens de l'Ouest (Saint-Leu, Saint-Paul)
    5 collégiens de Saint-Pierre

1ère source de tension car les différents mouvements apparaissent dans quartiers demandant l'ouverture de Collèges avec tout un débat sur ces établissement et le rapport qu'ils pourraient avoir avec le CR.

Tous les gouverneurs successifs vont chercher à imposer le CR afin de garantir sa pérennité.
Cette prise de position de l'administration coloniale est partagée par les éléments les plus influents de la bourgeoisie.
2 exceptions :

  • Institution Hery à Sainte-Suzanne en 1829 (Hery est un ancien professeur du CR),
    cette institution se voit imposer un plan d'études limité, les autorités prenant en compte les plaintes des personnes de l'Est

  • Le collège Barquissau en 1835 à Saint-Pierre (ce collège sera acculé à la faillite après des démélés)

  1. 1er problème :
                            - personnalité du fondateur, professeur de chimie au CR,
                              il a été évincé de celui-ci par des magouilles.

  2. 2ème problème :
                            - il cherche à convaincre les municipalités et la population sudiste
                              d'avoir pour leurs enfants un établissements secondaires de plein
                              exercice dans le sud.

  3. 3ème problème :
                            - A partir de 1870, il a la volonté de "démocratiser" l'accès
                              à l'enseignement secondaire pour les enfants scolairement méritants.

En 1880, Saint-Pierre est ruiné économie de l'éducation.

Le cycle d'études du CR dure 7 ans.
Le statut de discipline et hiérarchie sont égales à celles des Collèges de France. Juridiquement, il n'y a pas d'interdit qui exclu une partie de la population au CR. Dans les faits, le CR est interdit aux populations de couleur.
(Le cas le plus célèbre étant celui de L'Appessade en 1834).

Le CR est pour la bourgeoisie l'élément déterminant pour la formation de l'élite coloniale.
En conséquence, il convient à veiller à :

  1. Le contenu qui doit être dispensé ce retrouve dans les enseignements dispensés en Europe et utilise une certaine discipline utile à la colonie :
                                            - Maîtrise de la langue étrangère
                                            - Sciences de la navigation

  2. Au recrutement du professorat, ces enseignements doivent être l'élite intellectuelle du moment et doivent être d'une fidélité sans faille à l'ordre colonial.
    Tout ceux qui s'en éloignent seront expulsés.

  3. Il n'y a pas de place pour les enfants qui ne seraient pas de la bourgeoisie.

Ces 3 éléments marquent toute la formation de l'élite à la Réunion.

En 1968 seulement, il y a ouverture d'un deuxième établissement secondaire.

IV. Statistiques :

En France :

 

 

1820

1832

Etablissements secondaire publics

33762

39797

Etablissements secondaire privés

19513

24658

L'enseignement secondaire en France jusqu'en 1859 est une affaire d'enfants de notable, plus on avance vers la période contemporaine et plus il y a de "passerelles"

Chiffres du CR :

 

1820

1832

Collégiens

25

125

Jusqu'à la Monarchie de Juillet, les internes représentent la moitié de l'établissement secondaire. Après la Monarchie de Juillet, les internes représentent l'immense majorité.

Conclusion :

  • Les CR vont jouer un rôle majeur dans la formation de l'élite (social, culturel, politique).

  • Ces établissements sont totalement associés à l'organisation et au développement d'un pouvoir moderne.

  • Les CR vont jouer un rôle déterminant dans la constitution de la bourgeoisie comme classe sociale, ils vont être des instruments de production et reproduction de la bourgeoisie comme classe dominante.

  • A Bourbon, l'accès à l'enseignement secondaire et au CR plus tard au lycée va être totalement verrouillé.
    Il s'agit pour la société coloniale d'écarter tout ceux qui seraient susceptibles de nuire ou d'affecter l'ordre colonial (le contenu enseigner, les mobilités produites).
    Ce qui fait une situation bien différente des Antilles françaises qui obtiennent leur lycée en 1880 mais celui-ci ne sera pas verrouillé.

Nouveau chapitre : De Guizot à Ferry

0. Thèses :

  1. Avant Guizot, la puissance publique est absente dans l'organisation de l'enseignement élémentaire, les création d'écoles sont le fait de congrégations ou de municipalités.

  2. La société française a la hantise de toute turbulence sociale, enseignement secondaire et construction de l'élite.

  3. L'Ecole est un élément clé du contrôle politique : les méthodes pédagogiques, public scolaire, personnel enseignant, les contenus d'enseignement  sont autant de sources de tension et d'affrontement.

I. Guizot François (1787-1874)

- Il a 2 ans quand se passe la Révolution, il perd son père à l'âge de 7 ans sous la Terreur.
- Historien, professeur d'histoire à la Sorbonne.
- Fréquente les couches royalistes modérées et est dans l'opposition à Charles X.
- Ministre de l'instruction publique de Décembre 1832 à Avril 1837.

Travail personnel pour savoir quelles sont ses oeuvres et quelles ont été les conséquences de ses actions.

II. Loi Guizot :

Le 28 juin 1833, loi majeure pour le système éducatif.

Les amis de Louis Philippe avaient inscrit dans leur programme politique le principe de la liberté de l'enseignement, dès 1831 les thèses libérales en éducation sont contestées.

2 grandes idées apparaissent :

  1. La nécessité de l'organisation d'un grand service de l'enseignement public, sous entendu qui doit être l'affaire de l'Etat.

  2. Le problème des sociétés modernes c'est celui de l'éducation.

Donc Guizot, ministre de l'Instruction publique, partage ces 2 grandes idées et va bâtir une loi qui va mettre en oeuvre une politique qui va exclure 4 grands principes :

- le tout Etat
- le tout Eglise
- le tout Commune
- le tout Entreprise

L'Etat et l'Eglise sont les seules puissances efficaces en matière d'enseignement, il convient d'unir leur action.

A l'Etat, Guizot confie la direction générale de l'enseignement
A l'Eglise, il maintient sa place et maintient l'instruction religieuse dans les programmes scolaires
A la Commune, il confie la prise en charge matérielle des écoles élémentaires
Au chefs d'entreprise, il accorde la possibilité d'ouvrir des établissements scolaires.

 

Article de la loi Guizot :

Article I :

L'instruction primaire est élémentaire ou supérieur.
L'instruction primaire élémentaire comprend nécessairement l'instruction morale et religieuse, lecture et écriture, les éléments de la langue française, les éléments de calcul, le système légal de poids et mesures.

La hiérarchie des matières enseignées montre que l'instruction religieuse arrive à la 1ère place des matières enseignées.

Il y a désormais une possibilité offerte de poursuite d'études après l'enseignement élémentaire.

Le développement de l'Ecole Primaire Supérieure(EPS) n'est pas sans nombreuses difficultés lié au contenu et aux positionnement de cette EPS dans le schéma institutionnel de l'école.

EPS Cours complémentaire Collège d'Enseignement Général CES Collèges (enseignement secondaire).

Pour l'immense majorité des enfants du Peuple, l'école élémentaire sera le seul établissement fréquenté donc cet enseignement doit constitué un viatique le plus complet qu'il soit.

Article II :

Le vœu des pères de famille sera toujours consulté et suivi en ce qui concerne la participation des enfants à l'instruction religieuse.

Article III :

L'instruction élémentaire en France est privée ou publique.
Les communes sont désormais tenues d'ouvrir une école élémentaire et de l'entretenir ce qui n'était pas le cas.

Les chefs lieu de département sont tenus d'ouvrir une école primaire supérieure (EPS) et d'ouvrir une école normale.

Une des 1ères grandes mesures est la création de : L'inspection générale des écoles en France.

En 1833 :

  • 70% des Communes françaises sont pourvues d'écoles

  • 2/3 sont des écoles publiques

  • 77% des élèves fréquentant l'école paient l'écolage

  • 46% des écoles ne disposent ni de livres, ni d'objet nécessaire à l'enseignement

  • Les instituteurs vivent dans l'indigence.

 

L'Ecole est désormais une affaire centralisée :

- qui crée le corps des inspecteurs primaires
- fixe la liste des matières à enseigner
- va lancer un programme de commande scolaire afin que toutes les écoles de France disposent des mêmes ouvrages
- va mettre en place tout un système de textes, de lois, de règlement qui visent à organiser l'enseignement en France et également à encadrer le métier d'instituteur.

Tout cela ne serait rien s'il n'y avait pas l'adhésion des instituteurs, mais l'Etat augmente leurs salaires, revalorise leurs conditions de vie et redéfinie leurs statuts.

Leur salaire augmente, ils ont des rétributions spéciales, un système de prévoyance. En insistant sur l'importance de leur mission.

Tout cela trouve sa traduction dans la Lettre aux instituteurs le 16 Juillet 1833.

Pour Guizot, l'instruction est une garantie de l'ordre et de la stabilité sociale donc garantir la monarchie, sa pérennité.

Membres de la loi Guizot :

  • Tout ce qui tourne autour de la scolarisation des filles

  • Tout ce qui tourne autour de l'enseignement secondaire.

Sa volonté de transformer l'enseignement  secondaire ne se concrétise pas.

 

II. L'école élémentaire sous la monarchie de Juillet à Bourbon :

Jusqu'en 1833, le développement de l'école à Bourbon est laborieux avec la Monarchie de Juillet, 4 éléments politiques majeurs vont permettre à ces écoles de se développer réellement :

  1. Loi qui supprime les discrimination entre les blancs et les libres de couleur.

  2. Application de la loi Guizot, l'école est désormais une affaire d'Etat

  3. De nombreux économistes sont arrivés à la conclusion que l'esclavage est arrivé à un système caduque, il est condamné à disparaître. Sous la Monarchie de Juillet, différentes mesures vont être prises pour préparer cette émancipation qui est inévitable.

                          Aucune de ces mesures ne seront appliquées à Bourbon.

  4. Le développement de l'école à Bourbon est confié aux congrégations enseignantes et notamment aux Frères des Ecoles Chrétienne.

 

 

En France :              (A. Prost)

Années 

Ecoles

Publics Ecoles de garçons

Publics de garçons

Instituteurs
* 1000

* 1000

1837

52779

2690

38720

1580

59735

1840

55342

2897

39460

1657

63409

1843

59838

3164

42551

1819

75535

A bourbon, les établissements des Frères des Ecoles Chrétiennes :     (R. Lucas)

Années

Ecoles

Frères des Ecoles Chrétiennes

Elèves

1833

3

7

270

1837

3

11

498

1843

6

20

833

1847

7

42

1149