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Sociologie des pratiques d'enseignement  (Tupin), cours n°4 : 

le 26/04/03

On va vers des objets de plus en plus fins, de l'effet établissement vers l'effet classe.

La notion effet établissement suppose que l'établissement puissent être une organisation autonome. L'établissement possèdent des marges de liberté dans leurs modes de fonctionnement, choix.

L'Etablissement est comme une microsociété avec des contraintes structurelles, des textes de lois avec des droits, devoirs et des libertés d'action.

Si effet établissement, cela suppose que que la fonction établissement ne se résume pas aux contraintes qui posent sur lui. Donc d'une certaine façon, l'établissement est un acteur : il peut se mobiliser, développer des stratégies collectives. De plus, ces stratégies et mobilisation sont plus ou moins efficaces.
Quand on parle d'effets, on renvoie au concept d'efficacité qui est difficilement dissociable de l'équité.

Les égalités sociales : cheminement vers l'égalité des chances.

Efficacité => massification
Efficacité au sens stricte à l'égalité des chances (équité)
, on tend dans ce cas vers la démocratisation qualitative.

Même si on constate des marges d'action, cela n'invalide pas les travaux précédents.

Les marges d'actions sont différentes de pas de reproduction. 

Médiation (sous famille de travaux) : on adhère à la théorie déterministe, la société inégalitaire et l'école renforce les inégalités mais en même temps action pour contrecarrer ce déterminisme.

La médiation donne des sous-familles de travaux :

médiation avec des méthodes pédagogiques
profil idéologique des enseignants
innovation
établissement scolaire comme lieu où s'élabore des politique
effet établissement : volonté et intentionnalité sont nécessaires, tous les travaux de l'effet établissement ne se reconnaissent pas dans la volonté d'effets non-voulus d'autant plus qu'il y a décalage immense entre déclaration pédagogique et pratiques pédagogique effective.

2 grandes familles par rapport à l'effet établissement

  1. Intérêt à l'efficacité des établissements
    A. Mingat, M. Duru-Bellat
  2. Etablissement comme organisation sociale
    identité propre de chaque établissement.

Mobilisation des établissements et des performances scolaires.

F. Dubet, O. Cousin, J-P. Guillemet, "Mobilisation des établissements et performances scolaires. Le cas des collèges", Revue Française de Sociologie, avril-juin 1989, n° 2, p 235-256
Ils donnent une approche qualitative en faisant 3 monographies de collèges se ressemblant sociologiquement mais qui n'ont pas la même identité propre, chacun a un mode d'organisation spécifique.

Est-ce que l'identité propre a une incidence sur les performances scolaires ?

Etude sous 3 aspects de type d'organisation  :

  1. Rôle du chef d'établissement
    Le poids du chef d'établissement est très important dans le fonctionnement du collèges et lycée
  2. Climat qui règne dans l'établissement
    Difficilement objectivable
  3. Mobilisation enseignante autour d'un projet commun
    Renvoi à la question du lien social, conception de l'établissement comme une microsociété donc dans ce cas ce n'est pas qu'une juxtaposition de classe :
    vie sociétale sinon anomie.

Les 3 établissements sont contrastés au niveau de la mobilisation, de la cohésion, de l'engagement dans un projet commun.
Ces établissements ne sont pas représentatifs.

Collège A : 
Collège mobilisé, ouvert au début des années 1970, il y  dynamisme, initiative, expériences tentées. Autour du chef d'établissement, il y a un noyau actif d'enseignants innovants. Stabilité réelle du corps professoral avec plus de la moitié qui a plus de 10 ans d'ancienneté.

La plupart des actions entreprises ont pour objectif de réduire l'échec scolaire, il y a une implication forte de la direction vers l'accompagnement d'initiatives, elle n'est pas autoritariste, on ne contraint pas ceux qui ne veulent pas s'impliquer.

La classe n'est pas considérée comme un espace fermée et privée, les enseignants ont donc un travail collectif. De plus, le partage des classes est équitable.

Collège B :
Il est très différent de A, collège anomique.

Manque d'unité, simple juxtaposition de classe, le principal a un regard très bureaucratique, c'est la courroie de transmission entre l'autorité académique et les enseignants, il y a peu de relationnel avec les enseignants. Et les enseignants considère leurs métiers comme strictement individuel.

Il y a une mauvaise réputation de l'établissement avec des phénomènes de déviances, dégradation matérielles, racket et anomie.

Collège C :
Collège mobilisé autour des activités périscolaires, la vie sociétale se fait après la classe. Une minorité d'enseignant travaille en équipe et s'impliquent dans l'activité de rénovation. Au niveau de la direction, le rôle est scindé, le principal gère la question administrative et le principal adjoint la fonction socioculturelle, il y a donc une double perception de l'établissement.
En dehors des cours c'est agréable mais c'est austère en cours.

Question posée : incidences présumées de ces fonctionnement sur la réussite scolaire ?

Indicateurs :
1 - Résultat au brevet des collèges
2 - Passage en 2nde en tenant compte de la vitesse de parcours de la 6ème à la 3ème.


Le collège A
Il est mobilisé, il semble être le plus démocratisant, c'est dans ce collège que l'élève de 6ème a plus de chances de passer en 2nde sans redoubler : 38 %.
La trajectoire scolaire est différenciée selon l'origine sociale : les enfants de milieu populaire ont 25% de chances contre 35% pour les couches moyennes.

Le collège B :
Les résultat d'ensemble sont proches de A mais il y a un écart de réussite selon l'origine social beaucoup plus creusé.
45% des élèves des classes moyennes obtiennent le brevet au bout de 4 ans contre 14ù pour les élèves de milieux populaires.

Le collège C :
18% seulement des enfants passe en seconde sans redoubler contre 21% qui entre au lycée professionnel. La sélection selon l'origine sociale est peu importante c'est à dire que 14% passe en 2nde pour les milieux populaires contre 18% pour les couches moyennes.

Donc le collège A est mobilisé mais également efficace et équitable.
Le collège B est anomique mais cette désorganisation n'empêche pas globalement une certaine efficacité néanmoins cela nuit à l'équité.
M. Cherkaoui, les paradoxes de la réussite scolaire , Paris, PUF, 1979.

Le collège C est le plus sélectif (moins efficace) mais il est équitable.

Il y a un effet établissement, ces pistes méritent d'être testées avec une étude macrosociologique.

Y a-t-il la possibilité de mettre en oeuvre une pédagogie rationnelle ? Peut-on démocratiser l'accès au savoir ?

Si oui, l'enseignant peut être médiateur.
La médiation passe donc par des choix pédagogiques et culturels, idée de choix culturels par constat que l'enfant arrive avec des capitaux culturels différents dont certains ont l'acculturation donc pour démocratiser, il faut réduire l'acculturation, baisser les chocs culturels.

Donc être médiateur culturel c'est rechercher des correcteurs sociaux contre la reproduction.

Il faut donc rentrer dans la boîte noire et s'intéresser au processus de scolarisation.
Et également rattacher ça à un plan expérimental, à une démarche statistique.

G. Snyders, la joie à l'école, PUF, 1986 (il faut acrobat reader)
Il montre que pour amener les apprenants vers une culture cultivée, il faut ménager la culture commune jusqu'à celle élaborée, avoir un support culturel partagé par l'ensemble de la population vers les savoirs scolaires.

O. Donnat et D. Cogneau, Les pratiques culturelles des Français, 1973-1989, Paris, La Découverte, 1990, 285 p.
La principale pratique culturelle commune est la télévision.

Qui regarde quoi ?
L'enquête montre que les plus gros consommateurs télévisuels sont les ados de fin de collège, au sein de cette population, il y a des émissions communes et des émissions sélectives socialement.

Les émissions communes sont : fiction et jeux télés
Donc les adolescents regardent massivement  : des fictions, films, téléfilms, série et feuilleton ; toutes catégories sociales confondues
Objectif scolaire : du feuilleton vers l'apprentissage.

Questionnement des enseignants avec entretien sur 50 enseignants et on cherche les variables prioritaires :
types de culture introduites dans la pédagogie cf. tableau 1 p80 de la revue française de pédagogie : les collèges

Il y a 6 types de pédagogie (cf. tableau 1p80), pour vérifier leur efficacité, il faut 

  • Evaluation diagnostic début et fin d'année
  • Renseignement , recueil de données : 
     - origines sociales
     - pratiques culturelles
     - savoir si les enseignants connaissent bien les pratiques socioculturelles des élèves
  • Entretien semi-directif
  • Evaluation diagnostive
  • Relevé des CSP
  • Questionnaire pour chaque élève
  • Evaluation sommative : correction des récits écrits diagnostics et sommatifs.
  • Dépouiller et Analyser les données

Le coefficient récapitulatif va donner l'efficacité du professeur.

Quand il y a une pédagogie différenciée avec les icono-didactiques (médiateurs), les enfants modestes et favorisés réussissent, on se place alors dans l'équité.

Conclusion de l'étude :
D'un point de vue strict, les résultats ne sont pas complètement généralisables : 18 enseignants et 404 élèves

L'enseignement de narration écrite ne se fait que sur une partie de l'enseignement.
Preuve qu' il est possible de démocratiser est difficilement réfutable mais pas de manière figée.
Sans modéliser, on peut tirer des pistes d'accompagnement de la démocratisation c'est à dire que connaître la culture de l'élève et en tenir compte permet d'aller dans le sens de la démocratisation mais cela ne suffit pas.
La médiation culturelle doit s'accompagner d'une médiation didactique.

Le fatalisme social n'existe pas. Chacun à notre niveau nous pouvons changer le face du monde.