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Cours n°2: De l'Ancien Régime à la Restauration :
Jalons pour la compréhension de la question scolaire, le 26/09/02

(Régime révolutionnaire, consulat, le premier et second empire, la restauration)

 

0.      Thèses :

  1. L'Ecole est sous la tutelle de l'Eglise.

  2. Les ambitions de la Révolution pour l'Ecole sont grandes mais guère suivies d'effets toutefois elles jettent les bases de l'identité scolaire française.

  3. Les conditions n'existent pas à l'île Bourbon (Réunion) pour l'émergence de l'époque.

 

I.      Introduction :

La question de l'identité scolaire française est fondée sur des traditions, des idéaux, sur des controverses et des guerres. Ces traditions sont à l'origine des transformations et des réformes qui vont façonner le modèle éducatifs français.

II.      La France de l'Ancien Régime :

  • La Monarchie est Absolue et de droit divin, le roi a tout les pouvoirs, il est au sommet de la pyramide sociale,  il a une autorité sans partage sur ses sujets.

  • Société d'ordre : Dans cette société, il y a différentes catégories de sujets et la capacité pour les sujets à sortir de leur état est limitée, voir nulle.     mobilité réduite, ex : société coloniale.

  • L'Eglise est la religion d'Etat, les habitants du royaume non-catholiques n'ont pas d'existence reconnue (Juifs, Protestants). La paroisse est la cellule fondamentale de la vie publique, l'Eglise régie l'organisation de la société française qui est à 80% rurale.  

A - La Société Urbaine :

 - Les nobles et la haute bourgeoisie                                                                   5% de cette société.
 - La moyenne bourgeoisie (marchands, professions libérales, officiers,...) 10 à 20% de cette société.
 - Le peuple : ~ le peuple gras                                                     )
                     ~ le menu peuple                                                    )-----   75 à 85% de cette société.
                     ~ le tiers peuple                                                     )

 

B - La Société Rurale :

Grand Exploitant : propriété de plus de 100 Hectares                               5 à 10% de cette société.
Indépendant :        propriété de 10 - 20 Hectares                                  15 à 20% de cette société.
Semi-indépendant : moins de 5 Hectares                                               20 à 25% de cette société.
Dépendants qui représentent  le reste de la société

 

La France de l'Ancien Régime a un domaine colonial  - dans l'Atlantique avec :

  • La Guadeloupe

  • La Martinique

  • Saint-Domingue

  • Le Comptoir du Sénégal

                                                                                - dans l'Océan Indien avec l'archipel des Mascareignes :

  • Ile Bourbon

  • Ile Maurice

  • Seychelles

  • Rodrigue

L'île Bourbon a d'abord été une propriété privée de marchands (Compagnie des Indes) et devint ensuite une colonie du royaume de France quand la Compagnie des Indes fut faillite.
Colonie servile et de peuplement, il n'existait pas de société antérieure contrairement à Madagascar ou les Comores.

La colonie régentant les autres colonies est l'île de France (Maurice) et l'île Bourbon a donc été sous dépendance
en 1735.               

"Personnages" qui composent l'île Bourbon :

  • esclaves : Selon Aristote c'était des objets animés, ils n'ont pas le statut de personne, aucun droit.

  • aristocrates : Ils sont limités en nombres mais puissants

  • Bourgeoisie moyenne

  • Blancs pauvres : Ils ont un statut mais ont des conditions de vie inférieures aux esclaves

  • Libres de couleur : Ils ne sont pas esclave mais n'ont pas tout les droits
    (Ce sont des affranchis ou des fils d'homme blanc avec des femmes noires pour la plupart)

 

III.      Etat de l'Ecole :

C'est l'affaire de l'Eglise et congrégations des enseignants (les frères de l'école chrétienne, les sœurs de Saint-joseph de Clugny, les Jésuites).

Ce sont de petites écoles créée grâce à la population qui la finance, le maître d'école est recruté par le curé et est placé sous sa responsabilité directe. Il peut-être laïc ou jésuite. Les maîtres n'ont pas de véritable statut et ils gagnaient leurs vies difficilement, ils devaient souvent chercher des revenus complémentaires.

L'objectif de ces petites écoles est la formation chrétienne avec une place importante pour le catéchisme. La principale discipline est la lecture. Pour les enfants qui arrivent à écrire et calculer, ils ont des exercices supplémentaires. Les méthodes utilisées sont rudimentaires mais instruisent et éduquent.

  • Dans les grandes villes, les réseaux scolaires sont les plus denses.

  • Dans les villes moyennes, les réseaux scolaires sont plus clairsemés.

  • Dans les zones rurales, les réseaux scolaires sont faibles ou même inexistants.

Ces réseaux d'Ecole sont donc inégalement répartis sur le territoire français. En vérité, l'implantation du réseau est faite selon le clergé.

 

A l'île Bourbon :

Pendant sa possession par la Compagnies des Indes, il y a eu une tentative d'école avec les lazaristes et le clergé.
Mais selon le gouverneur Boucher, les enfants des colons sont plutôt des bêtes marronnes que des enfants baptisés et chrétiens.

Les rudiments scolaires sont fournis par des précepteurs de fortune, ce qui en ont les moyens, les enfants de la haute aristocratie comme la famille Des Bassins vont étudier aux Etats-Unis.

Pour les enfants de moyennes aristocratie, les enfants sont scolarisés à l'île de France. Dans ces écoles, les enfants arrivent à lire, écrire et plus rarement compter.

Ces écoles ne sont ni obligatoires ni préparatoires à d'autres études, le développement est inégal selon les régions.

Elles s'adressent plus aux enfants des villes que ceux des campagnes et elles concernent plus les garçons que les filles. Elles sont confiées à des maîtres peu instruits et elles sont marquées par une forte présence de la Religion.

Les seules écoles qui ont une forme véritablement organisée sont les écoles des congrégations religieuses :
- les frères de l'école chrétienne
- les Jésuites

 

 

IV.     Débats et Enjeux autour de l'Ecole :                     3 grands débats

  1. Pilotage de l'école?
    La place de l'Eglise dans l'Ecole, les hommes de lettres se posent la question

  2. Nécessité de L'Ecole?
    Pour les philosophes des lumières (Diderot, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre), l'école est nécessaire car l'école est :
    - Emancipation
    - Connaissances
    - Promotion

  3. Dangerosité de l'Ecole?
    Dès le 17ème siècle se courant se développe pour 3 raisons :

  • Instruire c'est détourner du travail

  • Instruire c'est fuir la campagne

  • Instruire c'est menacer les richesses

Chacun dans la vie devait rester dans sa condition pour la bonne marche de la société.

A la Révolution ces débats ne sont pas encore tranchés, et avec la Révolution un système s'effondre, il n'y a plus de sujets mais des citoyens hier il y avait la Monarchie et l'Ordre, maintenant il y a l'Etat, la nation et des communautés.

De nouveaux espaces politiques se mettent en place autour de nouveaux acteurs les citoyens, le peuple.
Ce système vise à assurer sa pérennité, il se préoccupe de sa survie, il confisque les biens des religieux, il poursuit les congrégations et il veut s'occuper de l'Ecole ce qui créé un nouveau terme :"Instituteur" qui se veut instituer un régime nouveau, des citoyens nouveaux.